Ewa, une immigrante polonaise accompagnée de sa sœur Magda - malheureusement malade, arrive à Ellis Island. Elle se voit vite contrainte de retourner d'où elle vient, mais c'était sans compter sur Joaquin Phoenix, ah pardon, Bruno, qui vient la sortir de son cauchemar. Enfin, c'est ce qu'on croit. Derrière sa gentillesse et sa bonté apparentes, il ne peut définitivement pas être complètement l'aide tant espérée de Marion Cotillard à l'accent polnish : Bruno est un proxénète au sang chaud, épris d'Ewa. Mais c'est sans mentionner son cousin, Orlando ou Emile pour les intimes, qui semble l'être aussi.
Bon voilà, le speech en 15 secondes. Tout ça pour dire que The Immigrant a selon moi des atouts, en plus de traiter de l'immigration américaine. Des personnages, joués par des acteurs excellents - bien que l'accent de Cotillard finisse par perdre de son charme, changeants et durs à cerner : Ewa est la pureté incarnée, mais on la voit parfois dans des situations de confiance en elle déstabilisantes : la douceur n'est pas toujours apprivoisable. D'ailleurs, celui qui cherche à la maîtriser, en devient vite fou, jusqu'au drame SPOOOOOOIL où il tue son propre cousin, lui qui semblait le gentleman idéal jusqu'à cette scène. Au final, Gray nous livre un triangle amoureux original et intelligent entre ces 3 personnages évolutifs. On ne peut pas reprocher au réalisateur la superbe mise en scène, l'époque parfaitement reconstruite et les belles images.
Ce qui m'a déçu et qui n'a pas su me décrocher un 8, c'est la fin. Aucun bon dialogue, fade, et du coup long sur les bords. Sans parler des nombreuses facettes du film qui me semblent "baclées" ; je m'attendais à davantage de concurrence et de "bagarre" entre les filles du cabaret, m'enfin.