The incident c’est une bien belle promesse sur le papier : un asile de fous, une tempête, un blackout, une émeute; tous les ingrédients d’un survival de derrière les chaumières. Et si en plus on embarque un groupe de rock dans le joyeux bordel, on peut légitimement envisager de bonnes choses du côté de la B.O.
Bon…en tout cas il nous reste l’asile de fous, la tempête et le blackout.
Vous me direz que ça pourrait être pire, ce à quoi je vous répondrai que ça aurait pu être mieux aussi.
Sur le papier 1h20 peut paraître une durée relativement courte pour un long métrage. Cependant, vu le pitch, on se dit qu’elle pourrait justement lui insuffler une sorte d'urgence intrinsèque tout à fait à propos. Malheureusement l’aspect flottant de la narration et de la réalisation plombe littéralement le film et l’affuble pour commencer d’une introduction toute aussi soporifique que presque dispensable, qui déjà laisse planer un doute sur la tête du spectateur venu chercher du scénario prétexte et du frisson.
C’est à dire que ça met trois plombes à démarrer, quoi.
On suit donc cette tête à claque de Rupert Evans, bien connu des amateurs du Hellboy de Del Toro, trimballer son faciès neurasthénique dans une histoire de révolte de malades mentaux (sic) voulant flirter avec le surnaturel, le thriller, et l’horreur le tout à un rythme de film d’auteur —pseudo twist final pas fin pour un sou à l’appui— et on finit par se demander si tout le baratin autour du film ne relève pas plus de l’omelette norvégienne que de la bonne gourmandise coupable.
Si on peut pardonner aisément un manque de moyen plus qu’évident, c’est qu’à la base on compte sur la capacité du réalisateur à bâtir une ambiance, amener un récit de façon habile, et diriger des acteurs de seconds rôles auxquels pour une fois on aurait donné leur chance de briller. Hors, l’extrême nonchalance du tout apporte rapidement son lot de lourdeur à un public déjà bien conscient de la nature fauchée du Direct to DVD qu’il a sous les yeux.
C'est pas la folie, quoi.
The incident ne constitue finalement qu’un film de plus voulant endormir l’audience en usant du désormais sacro saint final twist mindfuck-of-ze-l’esbroufe pour cacher la misère ambiante. En plus d'attendre désespérément après un décollage de l'histoire on passe les ¾ du temps à supporter une bande d’abrutis aussi antipathiques que mal fringués, jusqu’à une conclusion en forme de pétard mouillé, trop en retard, trop poussive, trop fumiste, à la limite de la caricature.
Puisqu’on parle de caricature, ici encore les fous chient dans leur merde et mangent leur vomi en parlant à Elvis la bave aux lèvres ; comme c’est original...!
Bref, une bonne déception sur le fond avec une forme pas trop dégueulasse mais peu inspirée sur le plan artistique. Comment a-t-on pu gâcher pareille idée de base sans avoir l’excuse d’embarquer Uwe Boll ou Paul W.S Anderson dans l’histoire ?
C’est dingue…!