Clippeur reconnu pour son travail avec des groupes comme U2 ou The White Stripes, et créateur des sketchs les plus délirants des "Infidèles" (les infidèles anonymes, c'est lui), Alexandre Courtès signe ici son premier film, malheureusement privé de sortie en salles chez nous mais remarqué dans les festivals où il fut présenté.
A partir d'un script très simple (un groupe de rock, embauché comme cuistot dans un asile d'aliénés, va se trouver face aux pensionnaires suite à une panne de courant), Courtès parvient à installer une atmosphère pesante, où la tension est véritablement palpable, où le spectateur attend à chaque instant la petite flamèche qui viendra embraser tout ça.
L'ironie, c'est que c'est justement au moment où tout part en couille que le film tombe dans un certain ennui, la mise en place efficace de Courtès laissant la place à des péripéties franchement chiantes, d'autant que les personnages, hormis le héros parfaitement interprété par Rupert Evans, ne sont pas plus attachants que ça.
Puis le film se réveille dans sa dernière demie heure, offrant une dernière bobine certes peu originale mais nerveuse et tendu, violente et jusqu'auboutiste, faisant de "The incident" une série B prometteuse et bien foutu, s'achevant dans un final glaçant.