Scott Adkins s’est imposé au fil des années comme une figure incontournable du DTV bien couillu avec des titres tels que The Debt Collector, Ninja 1 et 2, la saga Undisputed, Triple Treat, Accident Man ou encore Avengement. Mais il semble également prendre plaisir à parfois venir faire le couillon dans des productions plus légères, plus axées sur la comédie, comme dans La Panthère Rose (2006), dans Grimsby : Agent Trop Spécial (2016) ou plus récemment dans Max Cloud, anciennement baptisé The Intergalactical Adventures of Max Cloud, qui va nous intéresser aujourd’hui. Nous sommes ici dans une comédie parodique qui risque de parler à tous les amateurs de jeux vidéo période 16 bits puisque ce rejeton de Jumanji va mettre en scène une jeune fille qui va se retrouver piégée dans son jeu vidéo favori, le tout à la sauce années 80/90, aussi bien au niveau du visuel que de la musique.
Max Cloud avait fait un petit peu parler de lui il y a environ deux ans lorsqu’un petit extrait du film avait été mis sur le net dans lequel Scott Adkins affrontait des sortes de ninjas intergalactiques, le tout avec un ton prononcé pour le second degré. Puis le film a rapidement disparu des écrans radars, sortant fin 2020 dans plusieurs pays du monde, dont les States, mais reste toujours inédit chez nous. Pourtant, bien qu’il ne soit pas le film du siècle, il aurait mérité d’apparaitre sur nos écrans, même directement sur une plateforme de SVOD comme c’est le cas avec certains Scott Adkins, car on se marre devant Max Cloud, on se marre bien. L’histoire se situe en 1990, et la jeune Sarah va être « absorbée » dans son jeu vidéo favori et se retrouver dans le corps d’un pauvre PNJ cuistot, sidekick du héros appelé Max Cloud. Pour pouvoir se sortir de là, elle devra faire confiance à son ami cowboy qui va devoir prendre la manette pour terminer le jeu, en espérant que ce soit ce qu’il faille faire pour libérer Sarah. Mais attention, il ne reste plus qu’une seule vie avant le game over. Nous allons donc nager ici en pleine ambiance fin 80’s/début 90’s car le film va à fond jouer la carte du jeu vidéo retro. Les effets visuels font parfois être volontairement kitchs, tout comme les décors qui vont être assez basiques afin de reprendre ceux des classiques beat’em all des années 90 façon Final Fight ou Double Dragon, le tout à grand renfort de filtres de couleurs ou de néons (rouges, bleus, roses) et de musique électro façon Stranger Things. Jeu vidéo oblige, les mouvements des différents personnages vont volontairement emprunté aux jeux vidéo, toujours aux beat’em all pour certains, mais aussi aux jeux de bastons façon Street Fighter II, le tout en mode second degré, allant jusqu’à parfois se moquer des trucs absurdes de certains jeux, comme par exemple l’intelligence artificielle à côté de la plaque de certains sbires.
Scott Atkins lui-même va jouer à fond la carte de l’autodérision, jouant sans cesse sur le ridicule de son personnage qui se la pète modèle géant et qui a parfois du mal à connecter ses deux neurones, balançant des répliques bien crétines du genre « Come get some, intergalactical space scum ! ». Les dialogues plutôt bien écrits sont d’ailleurs un des moteurs de la comédie et les acteurs semblent prendre un énorme plaisir à les balancer en cabotinant le plus possible. La mise en scène de Martin Owen (Killers Anonymous, Twist) est plutôt maline afin de pallier au manque de budget de cette petite production. Il va alterner les scènes à l’intérieur du jeu vidéo, et les scènes dans la chambre où est branchée la console en nous montrant le jeu à l’écran. Certains moments qui auraient été trop complexes (Le combat contre les limaces géantes, celle contre le boss « cochon ») par rapport au budget se font donc avec les graphismes d’un jeu vidéo 16 bits directement sur un écran de télévision. Astucieux, mais néanmoins un peu frustrant car on aurait aimé que le délire qu’on nous présente continuent sur des scènes d’action autres que des kicks et coup de poings de Adkins sur des sbires de pixels. Néanmoins, on sent que de vrais gamers sont aux commandes car l’univers qui nous est dépeint est respectueux envers les jeux vidéo dont le film s’inspire. Tout est loin d’être parfait, à commencer par un méchant en demi-teinte, interprété par un John Hannah (La Momie, 4 Mariages et 1 Enterrement) semblant un peu désespéré de son accoutrement, le manque de budget qui parfois se fait franchement ressentir, où encore ce look 80’s qui commence à sortir par les trous de nez de beaucoup de monde devant l’avalanche de films reprenant l’ambiance des années 80. Mais si comme moi vous vous laissez embarquer par le délire, vous passerez un bon moment devant un film qui possède de forts relents de feel good movie.
Encore inédit chez nous, Max Cloud est une comédie parodique de science-fiction qui ne se prend jamais au sérieux, dans laquelle le kickeur Scott Adkins semble s’amuser comme un petit fou. Pas exceptionnel mais un moment de détente qui fait du bien.
Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com