When you know that your time has come around
You know you'll be prepared for it
Say your last goodbyes to everyone
Drink and say a prayer for it-
«Lorsque tu sais que ton temps est venu, tu sais que tu dois t’y préparer. Dis tes derniers au revoir, et fais une prière. »
Chante Bruce Dickinson, l’emblématique frontman d’Iron Maiden sur scène, vêtu de son costume d’ange de la mort.
Quel meilleur refrain pour résumer Irish man ? Avec sa fresque de 3h20, Scorsese clôture ainsi la saga de la mafia italienne, débutée 29 ans plutôt par les Affranchis et Casino.
Le scénario raconte l’histoire d’un soldat de la seconde guerre mondiale, qui, enrôlé par la mafia devra effectuer les basses tâches de la pègre. Disons-le clairement, Irishman est une longue succession de crimes, de meurtres, et de vengeances, toutes plus sanglantes les unes que les autres. Scorsese analyse avec une frappe chirurgicale les liens risqués entre la Mafia, le syndicalisme, et la politique, à l’aide de personnages qui ont réellement existés.
Arrivé à 77 ans, ce petit bonhomme d’un mètre soixante-trois, se regarde dans un rétro viseur, à travers le personnage de Frank Sheeeran. C’est toute une génération d’acteurs et de réalisateurs qui semble être passée au crible, par un réalisateur cinéphile.
Le casting magistral réuni De Niro, Al Pacino (toujours aussi bon malgré les ravages du temps !) et Joe Pesci. J’ai eu l’agréable surprise de voir qu’il tient toujours la forme, sous les apparences d’un petit vieux tout rabougri.
Trois légendes du cinéma, réunies pour un show final dantesque, savoureux, rempli d’humour noir.
J’ai eu également le plaisir de revoir Jesse Plemons, anciennement Todd, dans Breaking Bad.
La belle Anna Paquin a un second rôle totalement absent, je trouve ça dommage que Scorsese n’a pas exploité pleinement son potentiel. Elle a toujours son charme du temps des X-men.
La reconstitution des années 60-70 est quasi parfaite, Irishman bénéficie d’une photographie, de décors et d’une mise en scène grandiose. Les films et séries de gangsters ont toujours fasciné le public, à la manière du Parrain et des Peaky Blinders. Scorcese nous démontre les méthodes brutales (et potentiellement véridiques), de la mafia Italienne pour parvenir à ses fins.
Avec 117 lieux de réalisations distincts, 160 million de dollars de budget, 309 scènes distinctes, Irishman reste l’une des productions les plus prometteuses de Scorsese.
Au final, le réalisateur italiano-américain traite avec brio le thème d’Irishman : le regret. Que faire de sa vie ? Vaut-il mieux vivre en criminel, et être blindé de pognon ? Ou bien vivre de façon honnête et être plus pauvre ?
La seule question que je me pose encore est-elle de la durée : 3h30.
Netflix étant une plateforme de streaming orientée sur les Séries Tv, n’aurait-il pas été plus judicieux d’en faire une minisérie ? (3 épisodes d’une heure par exemple, à l’instar de Tchernobyl).
L’adaptation du roman « Il paraît que vous repeignez les maisons ? » A l’instar des moutons qui rêvent d’Androïdes mécaniques, reste un film lent, mais fascinant.