"Pardonnez moi mon Père, car j'ai pêché: J'ai vu DEUX films "Transformers" au cinéma. Mais c'était avec des potes après un Mc Do ! Ne me jugez pas trop sévèrement..."
Bref. A part ces deux chefs d’œuvres d'explosions, de mauvais goût, de cadrage épileptique, de scénar inexistant, d'acteurs transparents, j'avais déjà vu "Pearl Harbor" de l'ami Bay, film patriotique mièvre et cliché au possible.
J'ai récemment appris qu'une légende racontait que Michael Bay n'avait pas fait que des mauvais films. C'est donc tel un aventurier en quête de surprises et de réponses que je me suis penché sur "The Island'.
Le film m'a été vendu comme un thriller dans un cadre dystopique, et je dois dire que le casting m'a aussi bien alléché: Les excellents Ewan McGregor et Steve Buscemi, la très talentueuse Scarlett Johansson, et Sean Bean pour qui j'ai beaucoup de sympathie (malgré le nombre de moyens/mauvais films qu'il enchaîne comme des perles).
La première partie est très prometteuse. L'ambiance de la colonie humaine est prenante et crédible. C'est notamment du au fait que Bay a fait le choix de s'attarder sur des petites scènes de vie des personnages au lieu de déballer tout le contexte d'une traite. Entre la crise de McGregor pour avoir du bacon à la cantine, le face à face avec le directeur de la colonie paternaliste, les répliques bien senties de Steve Buscemi, le film installe une ambiance entre qui suscite à la fois le rire, le questionnement et l'angoisse.
… Et on en sort très vite.
Pourquoi ? mais pourquoi avoir fait tous ces efforts si c'est pour les réduire à néant dans les 30 premières minutes ?
Le personnage principal (McGregor) découvre (beaucoup trop facilement) des indices le laissant à penser que le Monde entièrement contaminé, la promesse de l'île paradisiaque, c'est du bidon. Il s'enfuit donc avec Johannson et à partir de là, c'est le festival, comme si le réalisateur avait du se contenir pendant tout ce temps et qu'il avait enfin trouvé le prétexte pour se lâcher.
Image baveuse, blagues misogynes, humour lourd, courses poursuites filmées par une équipe d'épileptiques en pleine crise, destruction de la ville (pour retrouver deux fugitifs, hein...)...
Pis on a qu'à rajouter les flics en plus de l'armée de mercenaire, histoire que les rares spectateurs ayant trouvé l'action lisible soient définitivement largués.
Seule bonne idée de cette deuxième partie : Les clones achetés par des particuliers pour garantir leur survie en cas de maladie/accident. Bah voilà, on l'avait notre idée pour faire un bon film dystopique ! Quoi ? Ca se résumé à « c'est pas lui le vrai, c'est moi ! » ? Ok.
Petite parenthèse : c'est quand même assez génial de faire un film qui dénonce la marchandisation de la vie humaine, le capitalisme déraisonné, et de faire des placements produits AUSSI EVIDENTS (me souvient pas de toutes les marques, mais ça fait clairement sortir du film plus d'une fois.)
Le final n'est absolument pas crédible. Entre le directeur qui va lui même tenter de dérouiller McGregor (il est joué par Sean Bean, donc vous imaginez l'issue...) et les humains prisonniers de la colonie qui sont tous joyeux à la fin d'enfin sortir de là, comme s'ils avaient toujours su qu'ils vivaient dans le mensonge... Ca peut sembler être des détails, mais après la médiocrité de la course poursuite, ça vous achève vraiment.
Reste une très bonne ouverture et mise en contexte, des acteurs qui font le taff, quelques idées bien senties. Ca vaut une petite moyenne.
Conclusion : Ne placez pas trop d'espoirs dans un film de Michael Bay, aussi intéressant semble-t-il. On m'y reprendra plus.