Quand j'avais vu The Island pour la première fois il y'a 5 ans, ma seule et unique réaction devant ce qui était annoncé comme "ze" blockbuster de 2005 était "Méh".
Heureusement, cette chaine reconnue d'intérêt culturel qu'est France 4, a décidé ce soir que je n'en resterais pas la avec "The Island".
Alors pourquoi 9 ?
En vérité ce 9 vient d'une association. Une association que si on la regarde plus près parait impensable.
On a d'un coté Michael Bay, zombie yes man par excellence qui s'achète ses projets par pochettes surprises que lui lançait Jerry Bruckheimer tel un maitre donnant un nonosse à son toutou.
Est ce qu'il démontre un quelconque talent ici ?
Absolument pas.
Comme d'ordinaire, il filme tout comme une pub Victoria Secret's. Et quand le film plonge dans l'actionner-nobrainer après la poursuite sur autoroute neuneu, il n'aide pas le film à se lever.
Mais de l'autre coté, on a des scénaristes plutôt intelligents. Ils écrivent une parabole sur notre société en y décrivant un capitalisme cannibale ou même le gouvernement participe au dépeçage d'êtres vivants.
Il y'a même des scènes assez fortes reposant sur des peurs proches de nous et peu exploitées au cinéma (se réveiller en pleine opération; se faire voler son enfant après l'accouchement).
Donc pour l'instant rien d'extraordinaire.
Mais la ou The Island devient le film le plus important de la décennie, c'est quand on sait que Michael Bay a financé ce film, pas super conscient de ce qu'il racontait sans doute, en se faisant sponsorisé par Calvin Klein, Microsoft, Nokia et maintes et maintes multinationales.
Donc en d'autres termes, Bay a réussi ce coup de génie qu'est de faire accepter de grandes sociétés de consommation de produire le blockbuster le plus anti-capitaliste de ces 15 dernières années.
Imaginez, c'est comme si John Carpenter avait recu l'aide de Nestlé ou Coca-Cola pour faire Escape from L.A.
Après ca, le film peut se permettre d'être le plus con du monde, de voir nottament des mercenaires qui tuent sans broncher des humains tout au long du film, et qui ont un cas de conscience sur des clones à la fin du film.
Non, rendons à César ce qui est à César, The Island est un véritable bitch slap au CAC 40 d'aujourd'hui. Le genre de films qu'aurait Jean Luc Mélenchon sur son chevet en l'embrassant fort avant d'aller se coucher.
Jamais réalisateur n'aura été assez couillu de faire quelque chose comme ca.
Et le pire, c'est qu'il ne s'en rend même pas compte.