L'Opéra sanglant
Suite au succès du Syndicat du crime, John Woo peut maintenant se lancer dans des projets personnels et qui lui tiennent à cœur, à commencer par The Killer en 1989 où il va s'attarder sur un tueur ...
le 1 août 2017
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Suite au succès du Syndicat du crime, John Woo peut maintenant se lancer dans des projets personnels et qui lui tiennent à cœur, à commencer par The Killer en 1989 où il va s'attarder sur un tueur professionnel qui va se prendre d'affection pour une chanteuse qu'il a blessée.
Le futur metteur en scène du génial Une Balle dans la Tête propose un mariage parfait entre action et émotion, faisant de The Killer un opéra sanglant et lyrique, où il aborde l'amour, l'amitié, les codes d'honneur ou encore la trahison sous le feu de gunfights et de sang qui coule. Il pose assez bien le contexte de l'oeuvre avant de peu à peu tisser de passionnants liens entre les protagonistes, que ce soit entre le tueur et la chanteuse, puis un flic qui va s'intéresser de près aux affaires de celui-ci.
L'écriture est de qualité, assez solide, mais The Killer doit sa grande réussite à la mise en scène de John Woo, totalement jouissive et sachant à la fois créer une certaine dimension sensible et émouvante, tout en proposant une violence chorégraphique baignant dans du sang. L'équilibre est parfait entre les différents tons, créant aussi une bonne alchimie avec les thématiques abordées alors que l'oeuvre est aussi placée sous le signe d'une tragédie shakespearienne, où les possibles excès font finalement corps avec le récit, on prend son pied et c'est ça l'important.
John Woo arrive aussi à nous faire ressentir l'odeur de mort planant sur les personnages et enjeux, le destin funeste que certains attendent alors que l'amour et l'amitié arrivent à se créer et à vivre au milieu de cet univers. Sa réalisation est brillante, la violence devient chorégraphique où sont mêlés d'immersifs ralentis à l'image de quelques gunfights parfois combinés à des éléments oniriques, comme en témoigne les colombes. Les comédiens sont parfaits et plusieurs séquences inoubliables, à l'image de Chow Yun-Fat éclaboussé de sang dans son costume immaculé, avec une musique et un ralenti adéquats.
John Woo continue de s'émanciper dans le cinéma avec The Killer, synthèse parfaite entre violence, envolées lyriques, innovations techniques ou encore opéra sanglant, avec quelques grands moments de cinéma et une immersion totale dans l'univers impitoyable du crime organisée.
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le 1 août 2017
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