L'Opéra sanglant
Suite au succès du Syndicat du crime, John Woo peut maintenant se lancer dans des projets personnels et qui lui tiennent à cœur, à commencer par The Killer en 1989 où il va s'attarder sur un tueur ...
le 1 août 2017
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La carrière de John Woo décolle brutalement grâce aux capitaux fournis par Tsui Hark. Il révolutionne alors le cinéma hong-kongais avec Le Syndicat du crime, dont on lui commandera une suite. Trois ans plus tard (1989) le public mondial acclame The Killer, considéré par John Woo lui-même comme son chef-d'oeuvre. Il y déploie toute sa démesure et associe le mélodrame à l'action violente.
C'est un cinéma puissant, carré, mais son efficacité se heurte à des murs infranchissables, y compris dans l'immédiat. The Killer fonctionne dans une large mesure mais est toujours proche d'une bessonnerie haut-de-gamme, d'un Léon. Il dépasse en kitsch Volte/Face (sa plus grosse réussite américaine) et son sentimentalisme atténue sa force. Les personnages manquent de consistance et les grosses pattes de John Woo et son équipe ne sont pas à leur place sur une histoire d'amour.
Pourtant cette candeur et cette désuétude au sommet ont un certain charme. The Killer est quasiment un 'plaisir coupable', un plaisir expéditif et modeste. Le lyrisme outrancier de la bande-son illustre bien l'état général de The Killer : un soupçon en-dessous, c'était ridicule ; bourrin à ce point, ça en devient presque intimidant. C'est un de ces films devant lesquels on se laisse porter sans trop y croire ; c'est ça, mais en première classe.
Et ça, c'est encore en-dessous des Mission:Impossible et même de l'opus de Woo dans cette saga (le second), probable accident industriel boursouflé mais autrement délectable. De même, Volte/Face sera carrément jubilatoire en dépit de ses incohérences. John Woo a un problème avec le sérieux. Son film maudit et culte Une balle dans la tête croule d'ailleurs sous l'émotion. C'est son produit le plus original mais sa sincérité le rend bien pataud.
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Créée
le 17 déc. 2014
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