Après Tekken le mois dernier, voici que c'est au tour de King of Fighters, autre référence du jeu de combat, de pointer le bout de son nez. Sa sortie était attendue avec autant d'impatience que d'appréhension, ceci étant justifié, au vue de l'habituelle faible qualité des adaptations vidéo-ludiques. Tekken, lui, n'avait aucunes prétentions quand à son scénario, nous narrant une histoire de vengeance des plus basiques, à l'inverse, King of Fighters tente de mettre en place quelque chose d'aussi complexe qu'abracadabrant, et c'est là son principal défaut. Débutant par un combat sympathique, le film nous entraîne ensuite pendant presque une heure dans une histoire soporifique, à tel point que l'on finit par perdre tout espoir de voir quelque chose de divertissant, hormis évidemment le joli Q de Maggie Q.
Pour résumer l'histoire, un tournoi censé désigner le roi des combattants, se fait cheater par un super-méchant, Rugal Bernstein (Ray Park), qui transfère le tournoi dans un univers parallèle sur lequel il a un contrôle absolu. Mai Shiranui, flic sous couverture, aidée de Kyo Kusanagi (Sean Faris), Iori Yagami (Will Yun Lee) et Terry Bogard (David Leitch), essaiera donc de combattre Rugal et lui reprendre les artefacts qu'il a volé, censés libérer un pouvoir démoniaque et le rendre invincible (la vache il doit avoir un sacré truc à compenser le Rugal !).
Bref pendant une heure nous aurons droit à des explications, des flashbacks, et même des révélations capitales (dont on a rien à foutre).
Tout comme dans Tekken, le héros du film, Kyo, censé être un asiatique, se verra interprété par un caucasien, ce qui est un non-sens, les scènes de flashbacks nous le montrant enfant et interprété par un japonais. Cela dit King of Fighters, à l'inverse de Tekken, prône le girl-power, reléguant Kyo, Iori et Terry à des rôles de subalternes, principalement là pour filer un coup de main au vrai héros du film, Mai. On ne pourra qu'approuver ce choix, Maggie Q interprétant son rôle à peu près correctement, les autres, en particulier Kyo et Terry, étant interprétés par des handicapés de la comédie, pas crédibles pour deux sous. Que les fans soient rassurés, même si le début s'avère particulièrement ennuyeux, les différents protagonistes se décident enfin à se la fermer pendant la dernière demi-heure et à faire ce que l'on attend d'eux, à savoir se cogner dessus dans des combats acharnés, et on peut dire que sur ce point ils assurent.
King of Fighters, malgré ses défauts, se démarque de Tekken par des costumes moins ridicules (sauf pour Terry, qui a l'air super con avec son blouson orange style Marty McFly), ainsi que des éclairages plus judicieux, évitant les néons multicolores en veux-tu en voilà. Les combats se montrent également plus pêchus, notamment grâce aux rajouts d'effets de lumières et autres bras et jambes enflammés (comme dans le jeu), et quand on sait que KoF a coûté la moitié du budget de Tekken on ne peut que les en féliciter.
Au final un produit dans la moyenne du genre, mais qui aurait pu aller beaucoup plus loin si le potentiel dont on se rend compte à la fin avait été étalé pendant toute la durée du film.
Mention spéciale qui va de toute évidence à Maggie Q, atout indubitable du film, assurant bien mieux que les mecs, que ça soit aussi bien dans ses chorégraphies que dans son interprétation.