La principale réussite du film tient dans l'ambivalence du personnage de Walken. Un personnage proche de ceux de Scorsese et Schrader qui rêvent de faire le Bien en faisant le Mal, qui font le Bien en pensant faire du Mal.
Il est d'abord une bête nocturne, au teint cadavérique, un Nosferatu dans les buildings new-yorkais. Il rôde entre bas-fonds et palaces de luxe, imposant son inquiétante stature. Il tient la ville de part en part, par sa gâchette ravageuse et ses largesses de mécène.
Dès lors, où elle est la Loi et que peut-elle? Seuls quelques flics mués en shérifs tenteront de ramener un peu de justice avec les armes de l'injustice.
Le vice a resserré ses tentacules, et tout échappatoire semble une chimère risible. Et pourtant, quand sur la chemise blanche du King, le sang se met à couler, on se met à penser qu'une rédemption est possible.


Ferrara cherche à représenter un New York abstrait, une entité lointaine dont les reflets inquiétants happent le personnage de Walken. Les intérieurs paraissent tout autant irréels, comme sortis d'autres espaces-temps. Enfin, l'intrigue est volontairement réduite à des figures rebattues des films de gangsters et de Mafia, avivant sans peine la mémoire des spectateurs. Tout concourt à transformer ce film en un conte noir, tout autant moral que poétique.

Bapper
8
Écrit par

Créée

le 5 oct. 2020

Critique lue 69 fois

1 j'aime

Bapper

Écrit par

Critique lue 69 fois

1

D'autres avis sur The King of New York

The King of New York
Gand-Alf
8

Le retour du roi.

Tourné en 1989, "The king of New York", échec à sa sortie, est aujourd'hui considéré comme une oeuvre culte, un des films les plus aboutis d'un Ferrara sortant enfin de l'underground et pas encore...

le 12 sept. 2014

34 j'aime

1

The King of New York
Pravda
7

Ô l'Abel bleu !

"The King of New York" est un bon film d'Abel Ferrara, mais quand vient le générique de fin, je ne peux m'empêcher de penser qu'il passe à côté du très bon film qu'il aurait pu être. Comme à chaque...

le 29 déc. 2014

26 j'aime

3

The King of New York
Docteur_Jivago
7

La contamination du mal

Avec The King of New York, son sixième film, Abel Ferrara signe une oeuvre violente où il nous immerge dans le milieu du crime organisé, ainsi que les hautes sphères politiques, de New York. Il reste...

le 10 avr. 2017

22 j'aime

3

Du même critique

The King of New York
Bapper
8

Critique de The King of New York par Bapper

La principale réussite du film tient dans l'ambivalence du personnage de Walken. Un personnage proche de ceux de Scorsese et Schrader qui rêvent de faire le Bien en faisant le Mal, qui font le Bien...

le 5 oct. 2020

1 j'aime