The Untold Story
Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...
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le 31 janv. 2022
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J’aime bien Tony Liu. Sa carrière en tant que réalisateur est plus qu’honorable avec des titres tels que les 2 Bastard Swordsman, Hole Flame of the Martial World, Devil Hunters, Dreaming the Reality ou encore Angel Terminators 2. Mais dès la fin de l’année 93, alors qu’il commence à envisager de partir à la retraite, il va commencer à enchainer des très petits budgets tournés à la va-vite, répondant aux doux titres To Kiss is Fatal (1998), Deadly Illusion (1998) ou encore Avenger (2000), et qui objectivement ne valent pas un pichet de cidre. Tourné en Thaïlande, The Lady Punisher (1994) est de ceux-là. Introuvable autrement qu’en téléchargement sur la toile dans ce qui semble être un rip de VHS usée (désolé donc pour la qualité des captures d’écran), avec des sous-titres troubles, oui, j’avais vraiment très envie de découvrir la pente descendante et très glissante dans laquelle s’était engouffré Tony Liu. Curiosité malsaine peut-être, mais au moins ça y est, c’est vu, et effectivement, bien que je m’attendais à pire, ce n’était pas terrible.
The Lady Punisher est un rape and revenge mâtiné de Girls with guns qui va lorgner du côté de Her Vengeance de Nam Nai Choi ou encore Naked Killer de Clarence Ford, entendez par là qu’il y aura plein de scènes érotiques au milieu de scènes de violence. Les premières minutes vont d’ailleurs de suite donner le ton. Le film commence avec un couple de lesbiennes qui jouent à s’arroser dans l’eau, s’embrassant goulument. Puis se pointent deux groupes de gangsters trafiquants de drogue qui vont finir par échanger quelques amabilités à grand renfort d’échanges de coups de feu. Après un plan boobs gratuit histoire de prendre la température, c’est à nouveau une baignade, dans une rivière ce coup-ci, où nos deux naïades, très amoureuses et très coquines, vont de nouveau se faire attaquer par nos bandits. Elles vont se faire violer et l’une d’entre elles va malencontreusement décéder après que sa tête ait heurté un gros caillou. Lorsque la Police arrive, c’est trop tard, les malfrats ne sont plus là, et notre survivante est sous le choc. Trois ans plus tard, alors qu’elle recroise un des bandits qui a tué sa chérie, son sang ne fait qu’un tour. Elle décide de s’entrainer et là c’est l’heure de la vengeance. Ils vont en prendre plein la tête les mecs. Elle va les attirer avec ses charmes, puis leur faire manger les pissenlits par la racine. Coups de couteaux, high kick, barre de fer, elle va les tuer jusqu’au dernier. Et puis si elle peut en choper un au passage qui ne lui a rien fait mais qui a violenté une autre femme, il ira rejoindre ses petits copains six pieds sous terre. Oui, c’est light comme scénario, mais c’est souvent le cas dans un rape and revenge où l’histoire se résume justement aux mots « rape » and « revenge ». Et souvent, c’est l’efficacité de la bobine qui va compenser la faiblesse du scénario. Sauf que dans le cas de The Lady Punisher, l’efficacité n’est pas souvent là…
Le film va traiter les sujets du viol et de la vengeance qui s’en suit avec beaucoup de sensibilité et de tact comme la Cat III de Hong Kong en a l’habitude. Ouais, non, The Lady Punisher est bourrin, racoleur et même parfois sordide. Les femmes sont maltraitées tout le long : humiliées, frappées, dénudées de force, violées. Même lorsque l’héroïne se venge, on va nous montrer son anatomie sous tous les angles. Même lorsqu’elles font du cheval, il faut qu’elles fassent ça la poitrine à l’air. Oui, c’est putassier au possible. Les scènes érotiques sont nombreuses, avec musique adéquate d’ascenseur mais, peut-être à cause de la qualité d’image exécrable, elles sont aussi excitantes que la vision d’un ornithorynque en train de se gratter le derrière contre un rocher. Du coup, elles deviennent vite ennuyeuses et, j’avoue, mon doigt a ripé sur l’avance rapide à deux reprises. D’autant plus qu’on ne sait pas trop quelle mouche a piqué Tony Liu pour qu’il fasse virevolter quasi non-stop sa caméra dans tous les sens. Histoire de donner un semblant d‘intensité ? C’est raté si c’est le cas. C’est un peu pareil sur les scènes d’action qui parcourent le film, que ce soit les gunfights ou les combats pieds/poings, la caméra est en roue libre et, en plus, l’ensemble est souvent beaucoup trop accéléré au poing que la musique de Benny Hill n’est pas loin de nous trotter dans la tête. Du coup, les chorégraphies, plutôt sympathiques, et le côté nerveux de ces scènes sont gâchés et n’arrivent pas à relever le niveau du film. On se consolera en prenant plaisir à voir ces bonnes vieilles trognes de Tommy Wong, Shing Fui-On, ou encore Chung Fat éternels méchants du ciné HK, mais c’est une bien maigre consolation compte tenu de la médiocrité de l’ensemble du métrage.
Moche, putassier, risible par moments, Tony Liu signe avec The Lady Punisher un polar érotique assez navrant qui malgré sa courte durée se traine en longueur. Une fin de carrière assez triste pour un réalisateur pourtant très intéressant.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-the-lady-punisher-de-tony-liu-1994/
Créée
le 20 oct. 2022
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