Depuis le festival de Cannes, où il était en compétition, on a beaucoup entendu parlé de "The Last Face". En effet, la séance ayant mêlé rire gêné et hué laissait entrevoir un film des plus médiocre. Pourtant, même en lisant les critiques, difficile d'imaginer à quel point ce film touche le fond.
S'ouvrant sur une phrase risible ("La violence de la guerre n'est comparable qu'à la brutalité des rapports entre un homme et une femme qui s'aiment d'un amour impossible") plaçant d'emblée le ridicule évident de son histoire, le film se déroule de façon absolument immonde durant 2h10 des plus désagréables. En effet, le postulat du film (une histoire d'amour sur fond de guerre civile) se montre déjà des plus discutable. Mais c'est dans son déroulement que le film touche à quelque chose d'écoeurant. A travers une voix off d'un romantisme suranné, on découvre que le couple se trouve presque reconnaissant de la guerre qui les entoure pour leur avoir permis de se rencontrer (en substance, voici une phrase du film : la beauté du camp et des réfugiés permettez d'apprécier encore plus l'amour qui habitait le couple. on situe le concept...). Et tout le film se déroule ainsi sans que ces déclarations ne soit jamais remise en question, bien au contraire. Mais le pire, c'est que Sean Penn croit tellement à son sujet, qu'il semble ignorer l'ignominie de son film. Au lieu de cela, il cherche (enfin, sans doute) à interpeller en transformant la guerre civile en spectacle gore, bourré de plans au ralenti, de corps éventré (la palme revenant à l'accouchement par césarienne en pleine foret) et d'horreurs transformés par la magie du cinéma en grand spectacle doloriste des plus infâme.
On passera sur la réalisation, Sean Penn cherchant une sorte d'esthétisme pseudo-arti dans des plans décadrés ou flou des plus inutiles.
Côté casting, Javier Bardem et Charlize Theron pose comme des gravure de mode au milieu de la guerre, répétant sans cesse des phrases qui en deviennent idiote à force d'être dite encore et encore. Le reste du casting fait plus de la figuration qu'autre chose. A noter que la question se pose de savoir comment un tel casting à pu accepter de jouer dans un tel film...
Au final, "The Last Face" est un film immonde, dégueulasse parce qu'il croit ce qu'il dit sans réaliser à quel point le texte amène une vision répugnante du monde. Un film à éviter tant celui-ci n'aurait jamais dû trouver le chemin vers nos écrans après avoir était reçu de la même faççon à Cannes. En somme, les cahiers du cinéma ont sans doute raison en le qualifiant de "peut être le plus mauvais film du monde".