Critique initialement publiée sur CloneWeb.net
Derrière ce titre franco-anglais étrange se cache The Girl With All The Gifts, nouvelle production de genre anglaise. Quand on pense au cinéma de genre british, on pense surtout aux 28 Jours Plus Tard de Danny Boyle ou à sa suite efficace. Mais de l’autre coté de la Manche, ce genre de production voit régulièrement naitre des petites pépites comme l’étaient par exemple récemment Attack the Block ou encore Byzantium de Neil Jordan. Dans le cas du film de Colm McCarthy, il sera question de zombies et du dernier espoir de l’humanité.
Le film s’ouvre dans une base militaire cernée par une horde de morts vivants manifestement assoiffés de cerveaux. On y fait la connaissance d’une jeune fille un peu spéciale : elle est partiellement zombifiée, car sa mère était enceinte au moment où elle s’est faite mordre. Cette jeune fille a envie de manger d’autres personnes. Mais contrairement aux zombies classiques, elle est douée d’intelligence et sait se comporter humainement. Et elle va devoir fuir, accompagnée par son institutrice, une poignée de militaires et une scientifique qui croit pouvoir trouver un remède grâce au fait qu’elle soit un genre d’hybride. Une jeune fille dans un monde ravagé qui doit être protégée par peut-être sauver la race humaine, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?
Par certains aspects, The Last Girl rapporte Les Fils de l’Homme d’Alfonso Cuaron. Mais on pense surtout au jeu vidéo The Last of Us dont l’histoire est à peu près la même. Il faut dire que toute la seconde moitié du film se déroule dans un Londres ravagé où la nature a repris ses droits, comme c’était déjà le cas pour la ville de Boston dans le jeu vidéo. On est donc en terrain connu, un peu trop même, puisque le film se déroule comme tant d’autres : une fuite en avant d’un petit groupe face à une menace omniprésente, incluant des scènes déjà vues ailleurs comme celle où il faut se ravitailler sans attirer l’attention ou celle où il faut sauver ses potes à coup d’armes à feu à la dernière minute.
Fort heureusement, le film est très propre en terme de mise en scène et les faces aux zombies sont particulièrement intenses. De quoi se prendre vite au jeu. Ajoutez à cela l’incroyable performance de la jeune Sennia Nenua, absolument épatante dans le rôle de Melanie, et la trop rare Glen Close et vous serez alors scotché. Il faut dire que la notion d’hybride zombie est bien trouvée et permet quelques jolies scènes, notamment dans le dernier quart d’heure – on n’en dira pas d’avantage.
Au final, The Girl with All The Gifts serait la jolie adaptation d’un spin off de The Last of Us s’il y avait eu un quelconque lien entre les deux. C’est surtout un film rythmé, qui arrive à faire le taf avec peu de moyens mais quelques bonnes idées et des comédiens particulièrement impliqués.