Voici un survival auquel j'étais moyennement motivé pour le voir. Mais étant donné que j'avais un collègue qui étais fan de Gemma Aterton, je me suis laissé convaincre de voir ce film. Et finalement, je trouve que ce film était plus intéressant que je l'avais imaginé, mais qui possède un message assez nébuleux, mais métaphorique. Oui on va parler d'un survival qui de prime à bord est un savant mélange de The Last Of Us et The Walking Day, mais qui est au final une allégorie du thème de Promethée
Une réalisation avec une bonne atmosphère
Ce film est le premier long métrage de Colm McCarthy qui était auparavant réalisateur des séries Peaky Blinders , Injustice et Outcast, mais qui a réalisé un épisode de la dernière saison de Doctor Who version Matt Smith et le sympathique 2e épisode de la saison 3 de Sherlock. Pour sa première réalisation, bah c'est prometteur. Bon globalement, il s'agit d'une réalisation fonctionnelle avec une mise en scène qui ne veut pas trop en faire. Du coup, c'est du vu et revu, limite télévisuelle. Néanmoins, la reconstitution d'un monde post apocalyptique est vraiment bien faite. On sent vraiment, un atmosphère très morne et rugueux. Dans les anecdotes de tournages, il est indiqué que l'équipe à voulu rechercher des lieux où la nature a repris ses droits. C'est dire qu'ils voulaient rendre le plus réaliste possible l'atmosphère du film. Et ils y arrivent ! On a donc un film vraiment bien fait en terme d'atmosphère qui fait qu'on est directement immergé dedans. Quant à la musique de Cristobal Tapia de Veer, ce mec est un pro. La musique qu'il a mis dedans est très angoissante, gênante et vraiment prenante. Une musique à faire des cauchemars et qui participent à ce monde post-apocalyptique. Quant aux personnages, là aussi on est gâté.
Mélanie gentille
Tout d'abord on a Mélanie (Sennia Nanua) qui porte le film à elle toute seule. Elle le fait plus que bien. C'est une sorte de métis, littéralement. Non seulement elle est métis grâce à l'apparence de l'actrice , mais aussi à cause de la nature de son personnage. Elle est une hybride humaine/zombie
(ou Affam dans les vostfr du film, ou vorace sur le wiki) qui est très intelligente et maline (on découvre à quel point au fur et à mesure du film, même s'il y a pas mal d'indice qui font qu'elle est plus intelligente de la moyenne). D'est aussi une fille innocente tiraillée entre le désir d'être une fille normale et sa faim qui risque à tout moment de lui faire perdre le contrôle d'elle même (j'adore la manière qu'elle nomme tout le monde avec toujours la même innocente que cela en devient effrayant. Elle me fait penser à Teal'C par moment). Bien que le film exploite bien son coté innocente et intelligente, il n'exploite quasiment jamais son coté imprévisible (sauf au début). Cependant, elle exploite son coté innocente et débrouillarde. Son coté vorace n'étant exploité pour un gimmick du faite qu'elle troque la chaire humaine (et les vers) pour la chair animale (chiens et oiseaux, ce sont les vegans qui vont être contents !)
Helen Justineau (Gemma Arterton ) est grosso modo une mère de substitution à Mélanie. C'est une enseignante à qui elle apprend le mythe de Prométhée (on va y revenir). Elle est très protectrice envers elle au point qu'elle se met parfois elle même en danger pour la protéger (et la réciproque est aussi vraie)
Dr. Caroline Caldwell (Glenn Close) est le médecin de la base chargé de trouver un remède à la contamination. C'est grosso modo Will Smith de Je Suis Une Légende mais sans le coté badass. C'est la figure de la grand-mère qui cherche plus le bien commun que la protection de "sa petite-fille". Il est clair qu'elle sert d'elle et qu'elle se sait condamner, mais veut trouver le remède. Et sa fin est très raccord avec son obsession.
Autre personnage qui est au final bien exploité, le sergent Eddie Parks (Paddy Considine de la trilogie Cornetto) qui se méfie vraiment des zombies (oui je dis zombies parce que affam ou voraces...moyens) et particulièrement des enfants comme Mélanie. C'est un père autoritaire et prudent. Il n'est pas très développé au début mais le film l'exploite bien avec son coté militaire toujours sur ses gardes. Cependant, le film lui a réservé un final très référentiel.
Les autres personnages sont soit secondaires , soit des victimes. C'est le cas de Kieran (Fisayo Akinade) qui est une sorte de grand frère de Mélanie, mais dont on voit à des kilomètres qu'il va mourir (sérieusement, la scène où on le voit s’intéresser à des magazines de charme. C'est limite s'il n'y avait pas marqué plateau repas sur son front).
Le vrai Prometheus/Je suis une Légende ?
L'histoire visiblement s'éloigne beaucoup du film car il n'avait pas le coté survival visiblement. En bref, on a des militaires, une scientifique et une enseignante qui suite à l'attaque de leurs bases par des zombies sont contraints de rejoindre une autre base avec Mélanie, malgré les méfiances des militaires (parce qu'à tout moment elle peut perdre le contrôle). Dans ce road-movie, on apprend bien plus sur le phénomène. Comment le Monde a été infecté (à cause d'une variante d'un champignon parasite l'Ophiocordyceps unilateralis), les caractéristiques de la maladie et comment se comporte les zombies. On sent aussi au sein de l'équipe une tension palpable qui fait que Mélanie plusieurs fois elle est muselée pour ne pas qu'elle les dévore et Caroline Caldwuel qui veut lui ouvrir le crâne. Cependant, le film n'est pas exempt d'incohérences dont la n°1 est le laps de temps qu'il faut à Mélanie pour perdre le contrôle. Le fait que le film n'exploite pas cette donnée là fait qu'on ignore tout de cet élément et qu'il suffit que ce soit désamorcé par le fait qu'elle indique qu'elle ressent la faim pour qu'on devine le laps de temps. Du coup, cela devient un gimmick et non une tension narrative comme je pensais au début. Mais par delà l'univers que le film instaure, on sent 2 choses. D'une part la chute inexorable des humains et le coté fataliste de Mélanie, surtout à dans le dernier acte, qui comprend une scène directement prise dans le jeu Telltale de Walking Dead (ceux qui ont joué au jeu le sauront). A moins qu'il existe une scène similaire à la série Walking Dead, je ne suis plus trop la série depuis un moment. Enfin, ce film est une allégorie de la légende de Promethée. Et là je vais devoir spoiler :
Au début, Helen raconte la légende de Promethée (avec une faute, ce n'est pas Epimethée qui a fauté mais Promethée) et de la boite de Pandore. Elle raconte que cette dernière a libéré les mots sur Terre et que dans la boîte sommeille l'espoir. L'espoir enfermé au début, ce sont les enfants hybrides dont Mélanie, car pour le Dr Caldwell veut s'en servir pour régler le problème de la maladie qui transforme le monde en zombie. Cependant, à la fin , sachant que Mélanie s'est rendu compte que le monde ne mérite pas d'être sauver et que les zombies sont devenus à leur façon plus "humains", elle s'est enfuie et a brûlé les champignons afin de libérer les spores de l'atmosphère. Le feu étant une référence au feu que Prométhée donnait aux hommes afin qu'ils puissent évoluer. Et étant donné que tous ses compagnons sont morts sauf Helen, elle a ameuté tous les hybrides et enfants zombies afin qu'ils puissent profiter des histoires d'Helen qui est maintenant retenue prisonnière du laboratoire. Cette fois, c'est Helen qui incarne l'espoir et non Mélanie et les siens
Cette fin peut paraître optimiste car le monde meurt mais aussi pessimiste car on sait ce qui passera ensuite. Cela voudrait dire que quoiqu'il arrive l'espoir est aussi mince (à moins que je me plante). Du coup le message est assez négatif tout le long.
The last of film
Pour un premier film, c'est assez intéressant et prenant, quoique fataliste au final. Du coup on n'a un film avec une fin qui reste ouverte et immersif. Pas parfait, mais pour une première réalisation très prometteur. Du coup un film à voir (le ventre vide de préférence).