Tim Roth, c’est un peu comme Bruce Willis, Nicolas Cage, ou encore John Cusack. C’est un excellent acteur qui a autrefois été au sommet, mais qui a fini sur le banc de touche. Plus assez bankable, pas forcément les bons choix de carrière, … Alors depuis quelques années, il tourne dans des productions bien plus modestes qui vont faire appel à lui, qu’elles soient intéressantes ou non, car il reste malgré tout une valeur sûre. Et puis il faut bien payer ses impôts n’est-ce pas ? C’est ainsi qu’on le retrouve en tête d’affiche de The Liability (2012) réalisé par Craig Viveiros, un réalisateur qui a occupé de nombreux poste durant sa carrière (caméraman, scénariste, monteur, producteur, technicien électrique, …) et qui signe ici son 2ème long métrage après Ghosted (2011) et quelques courts. Il signe ici un thriller mâtiné de comédie qui manque clairement d’ambition, un film qui joue sur plusieurs tableaux sans jamais aller à fond ni dans l’un, ni dans l’autre. Un film certes agréable à suivre mais au demeurant très moyen.


En fait, et contrairement à ce que pourraient nous laisser croire les différentes affiches du film, Tim Roth (Pulp Fiction, Rob Roy, Little Odessa) ne tient pas le rôle principal de The Liability. C’est en effet le jeune Jack O’Connell (Eden Lake, 300 : La Naissance d’un Empire) qui sera au final la tête d’affiche, dans le rôle d’Adam, un jeune homme immature de 19 ans. C’est lui qu’on va suivre, tout d’abord dans ses déboires avec son beau-père, interprété par l’excellent Peter Mullan (My Name is Joe, Boy A), puis dans sa collaboration un peu forcée avec Roy, Tim Roth donc, tueur à gage proche de la « retraite » embauché par ledit beau-père afin de faire un peu de nettoyage dans les affaires louches dans lesquelles il trempe. Une collaboration qui va plaire à Adam, à qui le vol de voiture et les armes parlent, qui se voit déjà devenir un gangster de haute volée. Alors qu’ils exécutaient tant bien que mal un boulot « sale » de découpage de cadavre en pleine forêt, ils sont surpris par une jeune randonneuse, jouée par la très jolie Talulah Riley (Orgueil & Préjugés, la série Westworld). A cause de la maladresse d’Adam, la belle s’échappe, embarquant avec elle un sac dont Roy a absolument besoin, ainsi que leur voiture. Obligés de trouver un autre véhicule afin de partir à sa recherche, les voilà embarqués dans un petit road trip dans les tréfonds de l’Angleterre dans lequel Adam se rendra compte des réelles intentions de son beau-père, et Roy comprendra que sa retraite va devoir attendre un peu.


Si on en croit une interview du réalisateur, il avait de grandes ambitions pour son film malgré le faible budget de 2M$US. Sans doute trop. Ou alors il n’a pas su les gérer. Car autant dans le thriller que dans la comédie, The Liability ne va jamais au bout des choses. La partie thriller est constamment désamorcée par l’humour noir, et ce dernier n’est pas assez méchant, pas assez noir. On a parfois cette désagréable impression que le réalisateur ne savait pas trop comment gérer son histoire, où il voulait réellement en venir, comment il voulait gérer ses personnages. Ils ne sont pas assez creusés et on n’arrive rarement à s’attacher à eux. Jack O’Connell s’en sort pas trop mal avec ce côté tête à claques, mais malheureusement Tim Roth, habituellement excellent, tombe parfois dans la caricature de lui-même, jouant constamment de la même manière, au point qu’ici ça sonne parfois faux. Le réalisateur essaie de pondre quelques scènes tarantinesques, un peu comme pour meubler un scénario tenant sur un ticket de métro, mais là aussi le résultat n’est pas celui escompté. Même si on ne s’ennuie pas et qu’on suit l’ensemble sans déplaisir grâce à une réalisation correcte, de jolis paysages et une excellente bande son, The Liability est un film relativement plat. Le scénario n’apporte rien de nouveau, se montre sans surprise, et les grosses ficelles employées (comment la fille les retrouve toujours ???) pour donner du rythme n’arrivent pas à combler les quelques longueurs malgré une durée relativement courte (1h22 générique compris).


The Liability est une petite bobine anglaise qui se regarde mais qu’on oubliera aussitôt. Le mélange thriller / comédie n’est pas toujours très heureux et le résultat n’est clairement pas au niveau des ambitions affichées du réalisateur. Un film moyen.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 27 nov. 2018

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