PLUS QU’IL N’Y PARAIT AU PREMIER REGARD !!! : Un Voyage Véritablement dépaysant et divertissant.

Tout comme ont ne jugent pas un livre à sa couverture, ont ne devraient pas juger un film à sa bande-annonce !! Rien n'est plus vrai que cette maxime en ce qui concerne le film The Last Warrior de Disney, méconnu à tort dans nos contrée.

Ayant découvert ce film par hasard, grâce à une bande-annonce humble mais alléchante sur 6ter et ne sachant pas quoi regarder je me suis laissé convaincre.

The Last Warrior est un film fantastique produit par Disney Russie, qui raconte les aventures de Ivan, jeune escroc russe, vivant dans le Moscou d'aujourd'hui, qui se fait passer pour grand magicien, et arnaque son public dans un jeu télévisé truqué. Un jour, poursuivi par un client victime de ses magouilles et mécontent, il va se retrouver transporté malgré lui, dans le monde de Bélogorye, un royaume médiéval, où la magie règne en maître. Menacé par de puissantes forces maléfiques qui veulent sa perte, Ivan se retrouve à prendre part à une épopée fantastique, aux côtés de compagnons tous plus farfelus les uns que les autres, avec lesquels il va former une alliance improbable, afin de survivre et ensemble ils vont sauver ce monde en perdition. Mais ce fabuleux voyage ce révélera être plus qu’une simple aventure pour Ivan.

The Last Warrior est ce genre de film, que l'on se décide à visionner que lorsque l’ont à rien d'autres à regarder, pour passer le temps et tuer l’ennui. Ce genre de film qui ne nous inspire pas de prime abord, dont ont attend rien : ni révolution, ni innovations et mais qui, malgré son apparence de modeste téléfilm du Dimanche après-midi, de manière totalement inattendue, se révèle en réalité : être une agréable surprise !

Ayant exploité jusqu'à la cordes, tout les contes, mythes et autres folklores occidentaux, les studios Disney cherchent ici à se renouveler, en nous faisant découvrir de nouveaux horizons culturels et aussi surprenant que cela puisse paraître, je dois avouer que pour ma part : le pari est réussi !!

Alors certes The Last Warrior, dans son scénario, ne révolutionne pas le genre du cinéma fantasy, mais sa simplicité et son classicisme assumé, apporte une certaine touche de fraîcheur et de nouveauté. 

The Last Warrior, de manière assez prévisible, à l'instar d'autres films du genre comme le Monde De Narnia, nous transporte dans un royaume alternatif classique certe, mais bien construit, avec sa Magie, ses Magiciens et autres Sorcières, ses Créatures Magiques ainsi que ses innombrables Dangers : le monde médiévale et fantastique de Bélogorye, jusque là, rien que l'on ait pas déjà vu !!

Mais la nouveauté, réside ici, en deux points clés essentiels : tout d'abord dans l'intention de Disney d'élargir notre horizon culturel, en nous faisant découvrir et explorer, de manière inattendue, la mythologie russe et slave à travers les figures de contes populaires de Baba Yaga, Kotchéi et Vodianoï, un folklore qui nous est parfaitement inconnu puisque la plupart des œuvres de Disney s’inspirent des folklores occidentaux issus des contes « ont ne peut plus connus et exploités » de Grimm, Perrault et Andersen principalement.
En s'éloignant du folklore qui à bercés notre enfant, et de son américanisation originelle et outrancière du conte classique, Disney sort de sa zone de confort et apporte un réel vent de fraîcheur à sa nouvelle œuvre, puisque l'on découvre ici, un tout nouvel univers et de tous nouveaux personnages, loin, de ses inspirations initiales.
Mais ici, la nouveauté vient aussi de cette audace préméditée ou non de Disney, de réécrire le conte classique, en redéfinissant, les rôles de Héros ou de Méchants, car les trois personnages folkloriques mis en avant dans ce film, ne sont pas des héros au sens traditionnel du terme, c'est à dire pure et vertueux, comme ceux que Disney utilisent au demeurant.

En réalité, Indépendamment les uns des autres, ces personnages sont assez peu sympathiques voir malveillants et détestables dans leurs récits respectifs car ils font initialement figures d'antagonistes dans les cultures populaires russe et slave, dont ils sont originaires.

Mais réunis dans The Last Warrior, en formant ce groupe hétéroclite, unis par un même but, une quête commune, leur apparente incompatibilité d'humeur, va transformer leur malfaisance originelle, en bienveillance maladroite et va nous les rendre finalement aussi sympathiques et attachants que les vrais héros traditionnels, peut même plus.

Le film se révèle donc ainsi moins stérile et prévisible scénaristiquement qu'il n'y paraît, en prenant la forme d'un conte avant-gardiste aux antipodes du conte classique (celui qui narre la lutte vertueuse des Héros pour le Bien contre les Méchants et le mal), car ici dans le récit de ce film, ce sont des figures initialement négatives issues des folklores russe et slave qui se revendiquent défenseur du Bien contre le mal, un ennemi commun : une menace encore plus redoutable, créant ainsi un paradoxe narratif intéressant, qui rend plus floue les notions de Bien et de Mal participant ainsi à cette réécriture du conte classique, qui nuance donc avec subtilité le côté manichéen prévisible du conte pour enfants que Disney à excessivement exploité jusque-là.

Loin de revendiquer cette réécriture du conte de fée classique de manières explicite, The Last Warrior adopte un ton plus léger, en construisant autour de ce paradoxe narratif, un humour d'auto-dérision aussi décapant qu’inédit, car nos antagonistes formant cette alliance improbable se détestent, se lancent des piques et se chamaillent mais savent qu'ils doivent collaborer pour réussir leur quête, et nous offre donc ainsi, de bon moments de rire rafraîchissants, à travers des scènes mémorablement anachroniques et cultissimes, à n'en point douter, qui méritent vraiment le détour tellement elles sont inattendues et tordantes, comme : la scène où nos personnages prennent des selfies ou encore cette scène où Ivan improvise une danse de charme, pour faire diversion, sur une musique contemporaine russe.

Malgré de nombreuses références à un folklore qui nous est inconnu, le film surprends rapidement par sa capacité à être suivi sans difficultés par le public occidental non initié que nous sommes et se révèle agréablement accessible à tous.

Côté technique, le film n'a pas rougir de sa performance, les décors sont de bonnes qualités, le casting remarquable et les effets spéciaux particulièrement réussis et crédibles.

En conclusion, par sa différence maîtrisée et assumée, The Last Warrior se révèle être plus qu'il n'y paraît au premier regard, même sans révolutionner le genre de « l’héroic-fantasy » est un film à la hauteur de son ambition, qui réussit avant tout le pari de nous offrir un voyage totalement dépaysant et véritablement divertissant, au cœur de la Russie Folklorique.

Pour le mot de la fin, je dirais que The Last Warrior à réussit l’exploit d’entrer dans la liste très sélecte de mes films préférés, c’est pourquoi je le recommande vivement à toutes celles et ceux qui recherche cette simplicité rafraîchissante.