Une Vie Fictionnelle à l’image de la Vie réelle !!!

En Afrique, ont dit « qu'il faut tout un village pour élever un enfant », rien n'est plus vrai que cette maxime et ce n'est pas la jeune Clémentine Boissier qui vous dira le contraire.

Clem est une série familiale de TF1 qui raconte l'histoire de Clémentine Boissier, une lycéenne de 16 ans, qui voit sa vie bousculée, lorsqu'elle se découvre enceinte, après le délai légal pour l'IVG. Bon gré mal gré, elle va devoir vivre sa grossesse jusqu'à son terme. Elle accueille le petit Valentin son fils, et va devoir se résoudre à renoncer à l'insouciance de sa vie d'adolescente pour faire face à la vie d'adulte et aux responsabilités qui vont avec. Mais comment concilier sa vie d'adolescente, de lycéenne et dorénavant de mère, c'est la question à laquelle Clem va devoir répondre, mais elle ne sera pas seule, pour y répondre, elle pourra compter sur ses proches et ses amis qui l'aideront à appréhender sa nouvelle vie et à s'épanouir dans son nouveau rôle.

Lorsque que j'ai découvert Clem, j'ai immédiatement été séduit par série. Clem surprends agréablement en mettant au cœur de son intrigue : la grossesse adolescence et ses conséquences, un problème d'aujourd'hui, connu mais trop sous-estimé résultant d'un manque flagrant de conviction dans l'éducation sexuelle et la prévention chez les adolescents. Passé son côté "série pour midinettes" ou "comédie pour ados", Clem surprend par la profondeur scénaristique dont elle fait preuve, car cette série traite de la vie quotidienne, avec ses bons et ses mauvais jours, ses joies et ses tristesses, sans chercher à l’idéalisée, en abordant divers sujets de vie, auxquels nous pouvons tous être confrontés aujourd’hui au XXIème siècle, mais comme : La sexualité des adolescents et ses conséquences évidentes, la grossesse adolescente et la vie de Mère adolescente et célibataire évidemment, l’alcoolisme, la famille, la vie de lycéens, la maladie, le deuil, le harcèlement scolaire, la phobie scolaire, l’homosexualité, le chômage, le mariage hétéro ou gay, le divorce, l’erreur judiciaire, l’acharnement administratif et bien d’autres encore. Malgré sa légèreté, son autodérision et sa bienveillance, Clem réussit à traiter ses sujets avec sérieux et surtout beaucoup de tact et de respect, sans jugement ou réprobation d’aucunes sortes, pour la vie, les gens et leurs histoires dans toutes leur diversité, ce qui constitue la plus grande qualité de la série, à n’en point douter.

Remarquablement bien écrite, au fur et à mesure des saisons, la série traite ces sujets aussi nombreux que variés sans jamais se répéter. Mais après 8 saisons centrées sur l’adolescence puis la vie de très jeune adulte, de son personnage éponyme et sur sa famille qui l’entoure et la soutient, le série opère un « reboot » de son scénario, à partir de sa neuvième saison, car elle est arrivée à un point de stagnation scénaristique qui pourrait la desservir qualitativement parlant. Un choix qui est fait dans l’intérêt de la série, à seule fin lui permettre de se renouveler et donc de préserver sa qualité, même si il ne fait pas l’unanimité.

Controversé et redouté de prime abord, par les fans et moi le premier, qui craignaient que l’intégrité de Clem soit altérée par un changement trop brusque, car le choix de ce « reboot » entrainait inévitablement le départ de nombreux personnages emblématiques et appréciés de la série.
Ce nouveau départ scénaristique est plus que bienvenue, car il permet à la série, qui avait fait le tour de toute sa thématique familiale, d’en finir avec l’arc narratif de la vie d’adolescentes de Clémentine, pour enfin mettre au cœur de son intrigue : sa vie d’adulte et de mère. Il réinitialise ainsi le scénario pour mieux le prolonger et le rendre plus efficace, sans renier le passé narratif de la série.
Un choix net et brutal, donc, mais judicieux, s’il en est, s’inscrivant dans une continuité narrative logique, qui s’avère être une véritable réussite, tant il permet à Clem de renouveler son propos tout en revenant à son ADN d’origine, en inversant cette fois-ci les rôles, en mettant désormais notre jeune mère de famille, à la place de ses propres parents quelques années plus tôt (au début de la série), c’est à dire dans un rôle d’adulte perdu face à l’adolescence, cette fois-ci, celle de son fils, ainsi la boucle est bouclée, la jeune mère adolescente devient une mère et femme pleinement adulte et autonome seule face à l’éducation de ses enfants. Ce saut dans le temps permet donc de confronter Clémentine à des thèmes plus actuels comme l’écologie, la pollution, la drogue, les réseaux sociaux et bien d’autre encore, des thèmes plus en phase avec le public d’aujourd’hui et permet enfin à l’actrice qui l’incarne de faire concorder son âge réel (34 ans) avec celui de son personnage, explorant ainsi une nouvelle facette de son jeu d’actrice.

Passer la qualité du scénario, qui n’est plus à démontrer, la grande force de cette série réside également à travers cette myriade de personnages hauts en couleur et profondément attachants, qu’elle met en scène, de manière efficace. Des personnages tellement attachants, dont ont peut néanmoins souligner que certains d’entre-eux ne sont pas suffisamment exploités à leur juste valeur ainsi que leurs départs dont ont regretterait la prématurité, après une histoire dont certains aspects sont trop peu développés, ou vite expédiés malgré son impact sur la personnalité du dit personnage, je penses notamment au personnage de Hicham, dont la présence devient vite d’une frustrante insignifiance pour un personnage aussi drôle et attachant qui devient vite et reste un faire-valoir tout du long de la série, malgré son ancienneté et en dépit d’une révélation fracassante sur lui au fort potentiel, dont il convient de dire qu’elle survient trop tardivement et qu’elle se trouve trop peut exploitée et vite expédiés avant son départ de la série que j’espère ne pas être définitif, tant le personnage et sa personnalité sont un vrai rayon de Soleil qui manque malgré tout actuellement à la série, l’un des impacts négatifs de ce « reboot » si efficace et réussi soit-t’il.

Des personnages marquants et attachants donc, incarnés avec talent, charisme et sincérité par des acteurs et des actrices consciencieux et soucieux de respecter leur authenticité, leur diversité et celles de leurs histoires, dont le jeu s’améliore indéniablement à mesure que leur ancienneté dans la série grandit.

En conclusion, Clem est une sympathique série familiale, qui ne vous laissera nullement indifférent, tantôt ensoleillée, tantôt pluvieuse dans un équilibre parfait elle fera naître en vous tout un arc-en-ciel d’émotion, qui vous fera passer de rires aux éclats aux pleures à chaud de larmes, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, à l’image de la vie, faite tantôt de moments heureux et tantôt de moments malheureux, riche, souvent imprévisible mais toujours digne d’être vécue.

Ce divertissement qui vous fera vivre des « montagnes russes émotionnelles », est à savourer sans modération tant il transcende les plus belle valeur de la vie comme la bienveillance, la tolérance, le respect, et nous rappelle que ces belles valeurs n’ont pas .quittées ce monde.

Une série que je recommande vivement,
pour passer un bon moment, qui ne m’a jamais déçu jusqu’à maintenant, dont j’attends chaque année, à chaque fin de saison : le renouvellement et la diffusion de la saison suivante.