The Lawnmower Man Director's Cut
The Lawnmower Man Director's Cut

Film DTV (direct-to-video) de Brett Leonard (1997)

En 1989, Brett Leonard fit la rencontre de Jaron Lanier (un ancien de chez Atari) et celui-ci lui fit découvrir via sa société VPL (Virtual Programming Language) ce qu'était la réalité virtuelle. Leonard fut instantanément séduit par ces nouveaux outils et pensa dans l'instant:

- “Oh my God, I wanna make a movie about this.”

Peu de temps après, les producteurs Bob Pringle et Steve Lane (propriétaires/fondateurs de Allied Vision) envoyèrent la nouvelle The Lawnmower Man de Stephen King (paru dans le recueil Night Shift, où un disciple du Dieu Pan loue ses services pour tondre la pelouse et suit la tondeuse entièrement nu pour manger l'herbe coupée, mais si le client n'est pas satisfait, il sera sacrifié...) à Leonard, dans l'optique que celui-ci en fasse une adaptation pour le grand écran, les deux producteurs ayant déjà rédigé un traitement de quelques pages où il était question d'un homme qui attirait des femmes pour les donner en pature à sa tondeuse-broyeuse pour fertiliser les sols...

Tout cela bien sûr, car en général, les films estampillés Stephen King rapportaient quand même leurs pesants de cacahouètes.

Leonard ne se voyait pas faire un film avec un sujet aussi tordu mais à la place, il leur parla de la réalité virtuelle qu'il avait découvert grâce à Lanier et voulait introduire cette notion au public via un film.

Brett et sa femme Gimel Everett écrivirent le scénario et le nommèrent Cyber God, puis le firent passer à Pringle et Lane.

Devant le scepticisme des deux producteurs, Leonard et sa femme montèrent une vidéo explicative sur les avancées de la réalité virtuelle et la leur projeta..., séduisant du coup le duo Pringle & Lane.

L'idée de "génie" des producteurs fut de combiner les deux matériaux et ainsi, profiter de l'aura de King pour vendre plus facilement leur film.

Mais ce dernier leur intentera un procès en découvrant le titre du film sur l'affiche US ("Stephen King's The Lawnmower Man" :https://www.hidefninja.com/community/attachments/lawnmower_man_poster_01-jpg.109550/), ce qui n'empêchera nullement Metropolitan Filmexport (le distributeur français) d'éditer lui aussi un visuel avec la mention "D'après STEPHEN KING" tout en haut de l'affiche (https://www.mauvais-genres.com/38625-thickbox_default/le-cobaye-affiche-de-film-40x54-cm-1992-pierce-brosnan-brett-leonard.jpg) sans que le King s'en doute...on s'en doute !


Bref, retournons à la genèse du projet:

Pringle & Lane boucle le deal et Brad Dourif fut un moment envisagé pour jouer le Dr. Angelo, mais les directeurs de casting proposèrent l'idée à Leonard d'engager l'acteur principal de la série Remington Steele et là, Pierce Brosnan tapa direct dans l'oeil de Leonard qui vit en Brosnan un futur grand acteur et ce, malgré le fait qu'il n'ait jamais réellement percé au cinéma (l'excellent Nomads de John McTiernan étant malheureusement passé inaperçu) après avoir dû refuser malgré lui le rôle de James Bond 6 ans auparavant.

Mais le plus important était de trouver des studios d'effets visuels pour créer ces toutes nouvelles images relatives à la VR que le film demandait

Étant donné le maigre budget ($10 millions) dont disposait le film, Allied Vision ne pouvait pas s'autoriser à engager ILM et c'est sur Angel Studios et Xaos que Leonard et ses producteurs s'arrêtèrent.

Le travail fut réparti entre les deux compagnies, Xaos se chargeant aussi de la vision FPS du chimpanzé dans la longue (du moins dans le DC) séquence mettant en scène Rosco 1138.

Non seulement les images représentant la VR se devaient d'être révolutionnaires (sans devoir être réaliste car à l'époque, c'était une imagerie bien plus basique que ce que l'on voit dans le film imagerie qui était utilisée par la NASA pour leurs simulations) mais il devait aussi y avoir un concept attirant l'oeil pouir les harnais.

Brett Leonard imagina un homme dans une gyrosphère relié à la machinerie de VR, référence évidente au dessin à l'encre de Leonardo Di Vinci "Le proporzioni del corpo umano secondo Vitruvio".

Le tournage s'acheva finalement sans problème mais avant sa sortie, le film fut réduit de 32 minutes pour:

- avoir plus de séances par jour,

- parce que décrivant un animal maltraité, manipulé et tué,

- pour un meilleur rythme,.

Appuyez sur le buzzer en choisissant une réponse et qu'importe la réponse, vous gagnerez !

Malgré quelques trou béants narratifs, la version cinéma de 108 minutes sortit en mars 1992 et devint un succès surprise plus qu'honorable, faisant découvrir au public les prémisses de la VR, ce qui n'est quand même pas rien !

Qu'en est-il du film ?

La version cinéma n'est pas terrible et je ne l'ai jamais vraiment apprécié car oui, les SFX ont pris un sale coup dans les dents (spécialement les euh..., guêpes en 3D immondes rappelant le design des trucs de Mortal Kombat Annihilation, sortis pourtant 5 ans plus tard!) et le récit est un peu décousu.

J'ai donc découvert le DC en 2018 et à l'époque, je n'avais pas été impressionné...un mauvais jour, peut-être.

Mais cette nouvelle vision, je dois dire, m'a bien plus marqué la rétine !

En effet, le DC est bien plus appréciable car plus cohérent dans son ensemble:

  • ainsi, la séquence avec Rosco 1138 passe de moins de 3 minutes à presque 13 minutes !
  • les changements de personnalité de Jobe sont bien plus progressifs - et crédibles - que la VC qui les expédient trop vite,
  • en découlent donc les scènes où Jack harcèle Jobe plusieurs fois,
  • et de fait, la vengeance de Jobe n'en est que plus compréhensible (le prêtre "Punisher", le père abusif de Peter et Jake le connard),
  • ce qu'il advient de la femme d'Angelo (elle disparait dans la version ciné après sa soirée avec les copines alors que dans le DC

on la revoit ici et là mais surtout, elle est "hackée" par Jobe et il la force à tuer un agent de The Shop avant d'être abattue en retour)

...

Le DC est donc plus cohérent mais cela dit,

l'après-mort de Caroline Angelo lui, n'est pas cohérent, puisqu'elle se fait abattre sur le perron de l'entrée et que lorsque Peter vient libérer Lawrence, il ne la voit pas ou n'en fait pas mention, pas plus que la mère du gamin qui passe par le même endroit et encore lorsque tous trois sortent de la maison...

Manquerait-il encore quelque chose ?

Nan, je ne pense pas, c'est une (grosse) erreur de continuité, comme cela arrive parfois dans les films (comme dans la VC, donc).

Mais le film soulève des questions intéréssantes comme l'impact psychique de la VR sur les gens (y a qu'à voir les fails sur YT où une flopée d'imbéciles cassent leurs précieux écrans plasma en étant happé par la VR) et par extension, l'IA de nos jours.

Et curieusement, pas de happy-ending car Jobe a réussi à contaminer le net comme nous l'indique les sonneries de téléphones finales.

The Final Ring, donc...

...Et pourtant...

Les recettes finales tutoyant les $150 M pour un investissement de $10M, la New Line et ses alliés d'Allied Vision et Fuji Eight Pictures remirent le couvert en 1997 avec l'incroyablement ringard The Lawnmower 2: Beyond Cyberspace qui lui, obtiendra le résultat inverse, soit $15M d'investis pour $2.4M de recettes...

...ce qui cette fois sera réellement The Final Ring !

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le 1 févr. 2024

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The Lizard King

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