Avant de voir le film, on m'avait vendu The Lesson comme étant un "torture porn intellectuel", et franchement, rien que la description me chatouillait la curiosité. Alors qu'est-ce que ça a donné ?
Eh bien tout d'abord, pour être intellectuel, ça l'était ! Un prof de littérature chahuté depuis vingt ans qui pète un câble, ça fait du grabuge. L'heure de la vengeance a sonné, et le bougre séquestre deux cancres de sa classe pour leur infliger un petit cours privé. Manque de bol, solidaire avec les cancres par voie de fait, le spectateur doit lui aussi endurer la leçon et se bouffer du Hobbes, du Rousseau, du Golding et j'en passe. Encore heureux que le contenu de la leçon était vraiment pertinent et pointu. Enfin... pas aussi pointu que les clous qui vont suivre !
Torture porn, on valide aussi, bien que le côté charnel soit plus que marginal (déception ?). Certes, le passage forcé par les bancs de l'école pourra déjà être considéré par certains comme une torture à part entière, mais on ne va pas en rester là. Car comment motiver de mauvais élèves, sinon à coups de marteau et de clous plantés bien profonds dans les mains ? Là, on commence à sentir le côté pointu de l'affaire, hein ? Et la méthode semble porter ses fruits !
Bon, petit bémol, c'est vrai que Monsieur Gale n'est pas un sadique authentique. Le plaisir de torturer ses élèves avait beau le travailler depuis longtemps, il semble avoir davantage travaillé son discours que sa technique de bourreau. Du coup sa propension à imaginer de nouvelles tortures un tant soit peu originales s'avère plus que restreinte. On lui pardonnera : c'est un débutant, il n'avait pas ça dans l'âme.