The Limits of Control par Warden
Chercher à parfaire son art, le pousser à l'extreme, c'est forcement se risquer à l'égarement, à la démesure, et finalement à l'incompréhension. Dans "The Limits of Control", Jarmush continue d'explorer sa propre perception de l'Homme, solitaire mais jamais seul, soumis aux forces incontrôlables de l'univers, sur les bases préalablement établies dans "Ghost Dog" ou "Coffee & Cigarettes". De tout le film, c'est probablement le titre que l'on retiendra comme l'aspect le plus honnête. Lancé dans une mission obscure, et jamais réellement expliquée au spectateur, Isaach de Bankolé voyage, rencontre, découvre, et finalement, détruit. Mais à chaque étape de son épreuve, il se retrouve confronté à l'incertitude de l'Autre, toujours présent, parfois sous une forme inattendue. Et si ce développement donne un sens d'achevement à l'oeuvre de son auteur/réalisateur, la technique d'execution, qu'elle soit d'ordre scénaristique ou purement formelle, ne parvient jamais à rendre tangible l'expérience vécue par son personnage. La tentative et louable, mais l'échec est flagrant, tant il semble finalement tenir de l'autoparodie.