Kung Fu Games était nul. Lady Scorpions et Art of Eight Limbs proposaient de bons combats mais des à-côtés plus ou moins ratés. Que va donner ce 4ème film de la collection Tiger Style Ultimate Martial Arts Collection de Paramount+ intitulé The Lockdown ? J’avoue que sa durée de 1h51 m’a fait un peu peur. Si les séries B martiales du genre durent en général aux alentours de 1h30, c’est parce que le scénario n’a que rarement beaucoup de choses à proposer car elles misent sur leurs scènes d’action pour divertir le spectateur. Dès que ça devient trop long, c’est en général qu’il y a trop de remplissage et devinez quoi ? C’est exactement ce qu’il se passe à nouveau dans The Lockdown qui, à l’instar de ses petits copains veut un peu trop développer un scénario qui n’en avait clairement pas besoin, au détriment des scènes d’action qui, elles, auraient mérité d’être plus nombreuses.


Alors oui, ça va un peu faire redite avec les trois autres films de la collection, mais The Lockdown est bien trop bavard pour ce qu’il a à raconter. C’est long, beaucoup trop long, et il faut déjà presque une heure pour que le film décide enfin à rentrer dans le vif du sujet. Et même après ça, alors qu’on se dit qu’on va enfin droit à une succession de scènes d’action, c’est là aussi très timide. Et comme pour ses trois petits copains, c’est souvent de l’exposition pour pas grand-chose, avec des dialogues qui ne sont jamais passionnant, des personnages rarement approfondis, avec des drames familiaux, des discussions sans aucun intérêt (celle sur comment s’occuper du chat), et une construction qui ne tente jamais d’impliquer le spectateur dans ce qu’il se passe à l’écran. Pire encore, cette accumulation de clichés et de moments soporifique empêche toute empathie envers les personnages dont on se fiche éperdument du sort. Les films de prison, il y en a eu beaucoup, ils fonctionnent souvent sur les mêmes mécaniques, les mêmes ressorts scénaristiques, et The Lockdown en fait de même. Mais là où certains essaient d’amener un petit quelque chose pour se différencier de la masse, The Lockdown ne dévie jamais de sa trajectoire et vouloir rendre hommage aux films d’arts martiaux des années 90, but de cette collection, n’est pas suffisant pour nous impliquer dans ce qu’il se passe. Pourtant, on sent un effort pour essayer de développer un minimum les personnages, et il est vrai que Jack et Charlie sont plutôt attachants. Caity Lotz et Leo Howard partagent une plutôt bonne alchimie en tant que frère et soeur, et on est toujours content de retrouver ce bon vieux Michael Biehn, même s’il ne semble être là que pour amener un nom connu au casting. Mais le problème, c’est qu’on leur fait réciter des dialogues complètement lambda, semblant écrit par une IA et, rapidement, on a du mal à s’intéresser à ce qu’ils racontent.


La mise en scène est sans aucune personnalité mais fonctionnelle. Ryan C Jaeger, également réalisateur du raté Kung Fu Games dont nous avons déjà parlé, se contente de mettre en boite son film de manière très scolaire, sans folie, passe-partout, mais au moins l’ensemble se tient. C’est à nouveau Seng Kawee, coordinateur des cascades sur des films tels que Ong Bak ou Born To Fight, qui s’occupe des scènes martiales et il nous offre des combats plutôt décents. Ce n’est jamais spectaculaire, avec des chorégraphies sans folie, déjà vues, dans un style réaliste, mais au moins ça fait le job et les amateurs du genre devraient au moins apprécier cette partie-là. Caity Lotz et Leo Howard assurent eux-mêmes tous les coups et enchainements, permettant à Seng Kawee de ne pas utiliser de subterfuges pour cacher la misère. Mais comme dit plus haut, le problème, c’est qu’ils ne sont pas assez nombreux, pas du tout assez nombreux compte tenu de la longue durée du film. Comme c’était déjà le cas dans Art of Eight Limbs, il aurait soit fallu rajouter des combats pour améliorer le rythme, soit vraiment tailler dans le gras et enlever facilement 20 à 30 minutes afin que The Lockdown gagne en efficacité et en punch. Là, c’est temps mort sur temps mort, longueur sur longueur, dialogue inutile sur dialogue inutile, et si Paramount, via Tiger Style Media, veut continuer de proposer ce genre de divertissements, il va falloir clairement qu’ils se disent que c’est des combats martiaux que les spectateurs veulent voir quand ils regardent un film martial, et que l’histoire autour doit être concise, efficace et ne pas se trainer en longueur.


Je termine mon marathon de la collection Tiger Style Ultimate Martial Arts Collection de Paramount+ avec The Lockdown, à nouveau un film beaucoup trop long pour ce qu’il raconte et avec bien trop peu de combats pour maintenir l’intérêt. Assez médiocre.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/journee-tiger-style-media-4-4-the-lockdown-de-ryan-c-jaeger-2024/

cherycok
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le 26 sept. 2024

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