Conte chinois légendaire, Liang Shan Bo yu Zhu Ying Tai fut adapté moult fois à la télévision et au cinéma. Cependant, il n’y a que deux versions qui ont passé les vestiges du temps.
La première version est celle réalisé en 1963 par Li Han Hsiang, avec deux actrices féminines dans les rôles principaux, celui d’un jeune adulte et d’une jeune fille qui doit se faire passer pour un homme. Le symbole étant déjà plutôt beau, il l’est encore plus quand on voit les performances remarquables de Betty Loh Ti et surtout l’immense Ivy Ling Po, dont l’acmé se trouve lors du chant du grand classique Eighteen Miles Away. Cette tragédie musicale (les morceaux sont époustouflants) est devenu une réelle institution en Chine, à Hong Kong et à Taïwan. Il est facile de comprendre pourquoi. Si le film met un peu de temps à se mettre en place, c’est lors des séquences dans l’université qu’il prend sa vitesse de croisière et se trouve être une histoire d’amour tout à fait universelle, magnifique et poignante. Quant à sa dernière demi-heure, elle est tout bonnement désespérante, grâce à la superbe construction des personnages durant la première heure. Les effets spéciaux de la toute dernière scène en sont presque de trop, car ils n’avaient clairement pas besoin de ça pour diffuser la magie du film.
Liang Shan Bo yu Zhu Ying Tai est un des plus grands films hongkongais de l’Histoire de ce cinéma et seul The Lovers de Tsui Hark peut aujourd’hui prétendre à être une bonne adaptation de ce conte. Indispensable.