Ce film est un petit ovni. Il ne répond pas aux codes auxquels nous sommes habitués mais nous dispense également des clichés que nous avons, en tant que spectateurs français, sur les films indiens. Nous, on ne tourne pas que des Bollywood en Inde. La preuve.

Pour résumer: Elle s'ennuie. Elle n'est pas heureuse car son mari ne lui prête plus vraiment d'attention. Il rentre tard et parfois repart au milieu de la nuit mais même lorsqu'il est chez eux, il est plus préoccupé par son portable que par sa femme ou sa fille. Lui est un vieux ronchon. Il travaille comme comptable au sein d'une grosse entreprise. Son quotidien est monotone, régulier, immuable. Ils n'ont aucune raison de se rencontrer car au sens propre comme au figuré, ils vivent à des kilomètres l'un de l'autre.

Et pourtant, "le mauvais train peut nous amener à la bonne gare". Une erreur dans la livraison des "lunchbox" et la pause déjeuner se transforme. Les premiers contacts entre ces deux personnages sont plutôt rudes. Lui déteste de voir son quotidien bousculé. On lui impose déjà de former un petit jeune à la langue bien pendue alors qu'il n'aime rien tant que le silence et la solitude. Les aléas des départs à la retraite!
Pourtant, très vite, une complicité s'installe. Sans rencontre physique, sans qu'ils cherchent à obtenir un moyen direct de se contacter.

Alors restons tout de même mesurés. Ce film est très agréable à regarder. C'est un plaisir de s'immiscer dans la vie de ces personnages, de rencontrer Auntie sans jamais la voir ou de déguster par procuration les bons plats d'Iva. Mais le film a les défauts de ses qualités: c'est une production indépendante, qui prend le temps de tout nous expliquer. Quitte à parfois nous donner l'impression que certaines scènes sont un peu trop longues ou certaines séquences par trop répétitives.

Ce film nous emporte malgré tout avec lui. De mon côté j'étais tiraillée entre mon envie de voir un film avec happy end cliché, tout est bien qui finit bien; et mon désir de ne pas être prise pour une cruche par le réalisateur. Et il voit tout juste. Un peu comme pour Prisoners, j'étais soulagée de constater quelle était la fin choisie.

Mention spéciale: pour la fin et pour les acteurs, des inconnus -du moins en Europe- qui crèvent l'écran.

Créée

le 23 déc. 2013

Modifiée

le 23 déc. 2013

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