Sélectionné hors compétition pour le festival du film fantastique de Gérardmer, The Machine est le fruit d'un travail expérimental signé Caradog James, qui s'est notamment illustré par son travail de photographe et ses discrètes réalisations filmiques. Petit cinéaste prometteur, il livre donc pour la première fois au grand public The Machine, qui, certainement, accroîtra petit à petit sa notoriété.

The Machine reprend librement un grand nombre de notions propres à la science-fiction. Intelligence artificielle, pouvoirs de la conscience, androïdes, anticipation, le réalisateur réutilise avec enthousiasme tous les thèmes qui lui sont chers afin de construire un film ô combien abouti.

Grâce à une réalisation propre et travaillée, le jeune cinéaste constitue un décor sobre et efficace qui nous transporte d'emblée dans une sorte de concentration des aînés auxquels il s'inspire. On y retrouve notamment du Blade Runner, du Terminator ou encore, plus récemment, Moon ou Eva. Mais la différence avec d'autres films du genre bien moins séduisants, c'est que The Machine réjouit de ses inspirations. Pas un pas de travers, pas une seule faute de mauvais goût. Du point de vue visuel, Caradog James maîtrise décidément son sujet et se contente d'être minimaliste tout en restant largement dans son contexte, à la fois fin et opressant. L'impression de déjà vu est bien là, mais c'est celle du goût pour le travail bien fait qui culmine...

Pour son casting, le réalisateur a fait appel à Toby Stephens, que nous avons plus tendance à connaître de vue. On lui doit un bon nombre de petits rôles (et un James Bond tout de même !). Il n'y a pas à dire, cet acteur gère dans l'intrication de son personnage, se révèle juste et touchant. Caity Lotz est une belle surprise et incarne à la perfection l'androïde protecteur, en quête d'identité. Finalement, elle aurait largement convenu pour Terminator 3. En bref, ça sent bien le travail sérieux et passioné grâce à un réalisateur qui dirige parfaitement son équipe.
Point positif supplémentaire : la bande originale, signée Tom Rayboud (je ne le connais pas !). Tout droit inspirée de Vangelis pour Blade Runner, elle donne un punch étonnant, valorisant et fortifiant l'ambiance générale du film. Même seule, elle nous ravit les tympans. Façon new wave/électro, elle est un point supplémentaire lui permettant de s'extirper de certains préjugés à l'égard des téléfilms et confirme bel et bien le sentiment d'aboutissement que le film véhicule.

Pour ma part, c'est carton plein ! Le film comble parfaitement les attentes que j'avais pour une sélection à Gérardmer. Caradog James livre un film fort d'un indéniable charisme et nous prouve ouvertement l'amour qu'il a pour les grandes fresques de la science-fiction. Il les réutilise avec brio dans cette série B, forte d'une ambition et d'un savoir faire non négligeables. Un film qui a la qualité d'être modeste et arriviste, que je recommande vivement. Rien d'autre ! Je préfère rester concis car il n'y a pas à être plus précis...

Créée

le 27 juil. 2014

Modifiée

le 29 juil. 2014

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