Vae Soli ! Le cyber-nanar est de retour ! Pour ceux qui ont loupé les concepts de base du commerce, ils consistent à faire des produits pour absorber le succès d’autre, ce que l’on appelle aussi profiter d’une mode. I, Robot est sans doute le blockbuster qui a relancé cette mode, que l’on a déjà connue dans les années 80, notamment après le succès de Terminator et Robocop. Ah quel plaisir on avait à admirer les jaquettes de Cybertracker, R.O.T.O.R. ou encore Vindicator, le genre de produit de seconde zone comme on avait la joie d’en découvrir dans les petites colonnes obscures de Mad Movies. Cyborg,Nemesis, des produits à pas cher qui flirtaient avec le nanar tout en ayant ce petit truc qui les rendait uniques. Cyborg avait des effets spéciaux bluffant, en plus de Van Damme en grande forme, etNemesis une tension suffisante pour en faire un sympathique cyber-thriller. Puis il y avait les fonds de bacs, là où l’on trouvait des bobines filmées dans le noir faute de moyens, éclairées par quelques néons et tellement vides scénaristiquement qu’il ne se passait finalement rien du tout, ou alors des trucs vus ailleurs et compilés en pagaille (clin d’oeil à Nu Image). The Machine est la quintessence même de ce type de produits. La direction artistique est pour ainsi dire inexistante, et on retrouve cette logique des scientifiques qui bossent à la lueur d’un bec de gaz éteint. Quelques néons trônent, les lens-flares brûlent l’image pour tenter d’en cacher la laideur, le travail est tout simplement désastreux.Le pire reste néanmoins la trame, qui tente vainement de pomper le Eva de Kike Maíllo, sorti il y a trois ans. Pas une once de la beauté, de l’émotion ou de l’intelligence n’est captée, c’est juste bêtement emprunté sans aucune compréhension, à laquelle a été ajoutée une sous-trame de révolte des cyborgs, c’est vous dire la débilité du truc. Le réalisateur Caradog W. James s’essaie même au lyrisme avec un passage où il fait faire de la danse classique à sa machine. Ça aurait été plus admirable si Summer Glaun’avait pas fait EXACTEMENT la même chose dans la série Terminator.
Quant à l’action, cherchez ailleurs, car la révolte tant attendue n’a finalement aucun effet; dur lorsque l’on surveille sa montre pendant une heure et demie en espérant qu’il se passe enfin quelque chose.
Une ambiance sombre, une bande-originale flirtant avec Vangelis, et étonnamment bonne par rapport au reste, un déroulement lent, hélas n’est pas Ridley Scott qui veut, et ce qui se voulait être un hommage à Blade Runner se transforme en farce pompeuse.
Préparez-vous au facepalm, Ex Machina déboule en 2015, bobine qui parle d’une machine nommée Ava et qui doit être analysée par un jeune chercheur. Quand l’originalité pue du cul, les vauriens sont des chancres ! (à titre personnel, Alicia Vikander, la géniale héroïne de Pure, sera éventuellement la raison qui pourrait me pousser à le voir, sait-on jamais, sur un malentendu…)
The Machine est l’exemple même d’étron qui n’apporte rien au genre. Poussif au possible,dénué de toute tension et action, il se love dans une ambiance calme qui aurait été propice à lancer des points de réflexion. Hélas l’intelligence y est ici totalement artificielle et troquée contre la prétention.

NB: l’édition française rend un honneur particulier au métrage. La Machine est doublée par un chipmunk et les dialogues des cyborgs sont totalement incompréhensibles.
SlashersHouse
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le 17 mars 2015

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