Étant allé il y a peu dans un magasin de DVD d'occasion, mon choix fut porté sur ce "Mangler 2" dont je gardais quelques souvenirs d'enfance. Bien entendu, je ne devais rien en attendre d'autre qu'un nanar et ce n'est pas la chronique de Nanarland et sa faible réputation qui me contrediront. Effectivement, "Mangler 2" en est bel et bien un. Il n'y a pas de quoi sauter au plafond, mais assez pour passer une bonne soirée fendard.
Résumé en quelques mots, l'intrigue porte sur une ado en querelle avec son père, qui a financé un système informatique implanté dans un collège, censé assurer la protection de ces derniers, mais dont l'ado en question, pour se venger, ira introduire un virus (le "Mangler 2.0") dans ce même système, virus, vous vous en doutez, néfaste, et qui va se mettre à décimer quiconque sera sur son chemin.
Dit comme ça, "Mangler 2" ne semble pas encore être trop mauvais. Nous pourrions même y espérer une sympathique série B. Sauf que, comme évoqué ci-dessus, nous sommes bien en territoire nanar.
L'intrigue y est donc beaucoup trop ambitieuse, compte tenu du budget très serré du titre.
Pour un film qui fait de la technologie sa thématique centrale, c'est assez austère.
Le scénario est d'une bêtise inégalée: Une technologie de "pointe" installée dans un collège réputé, qui alimente des clôtures électrifiées autour de celui-ci capable d'exterminer des gorilles (Comme le dit si bien le directeur de l'établissement, à peine joué par Lance Henriksen.) et donc des élèves. Pour un système qui se veut avant tout protectif, c'est un peu paradoxal. Passons le fait que les délégués soient des débiles profonds censés représenter leurs classes dans une école dite presque élitiste. Pas de chance, ce sont les protagonistes principaux du film. Et ils sont stéréotypés, bien entendu.
Même si de prime abord, "Mangler 2" paraît profondément ennuyeux, c'était sans compter quelques dialogues savoureux comme celui du cuisinier de l'école qui campe le rôle du sidekick, en gros. Ce dernier, enfermé par le virus dans la chambre froide, s'en extirpe grâce à deux des protagonistes adeptes de hasch et libidineux. Les dialogues donnent quelque chose dans le genre:
Fille: "Mais qu'est ce que vous foutez là dedans? Vous allez mourir de froid!"
Cuisiner: "Oh t'inquiète, j'ai connu des femmes plus glaciales".
Notons également la présence de caméras absolument partout. Même...dans ladite chambre froide.
Ou encore cette réplique hallucinante de la même fille, qui se paie le luxe d'être la bimbo de service, prise par surprise par le même cuisiner:
"ça doit être un vache folle!"
Tout ce que je n'ai pas encore évoqué en ressort évident. Les effets spéciaux résultent de la bidouille technique (ou non) approximative, l'intrigue est folle et se prend très au sérieux, Lance Henriksen cachetonne (son nom, qui apparaît en premier dans le générique de fin sera par ailleurs mal orthographié), il en pleut des facilités (ou des maladresses ?)scénaristiques, sans parler du Deus Ex Machina, de la fin ouverte, des clichés (L'acteur noir sera le premier jeune à trépasser. Même si le virus en fait une allusion et donc que c'est plus-ou-moins justifié, ça ne l'empêchera quand même pas de respecter le cliché). A l'instar de "Beowulf", la plupart des scènes sont ponctuées de musique techno. Une bouillie auditive que l'on devra supporter une majeure partie du métrage, si toutefois vous y arrivez jusqu'au bout.
Un bref mot sur le boss final, ultime horreur de ce nanar, aboutissement rigolo qui achève le tout en beauté.
Si vous cherchiez une suite fidèle à "La presseuse diabolique" (The Mangler), laissez-moi vous dire qu'on vous a encore berné car "Mangler 2" partage autant de similitudes avec son prédécesseur que ce que "Halloween III: Le sang du sorcier" en partage avec "Halloween, la nuit des masques".
"Mangler 2" se hisse donc un cran a dessus du navet et franchit la zone du nanar. Certes, j'ai vu plus drôle et moins plat, mais si vous le genre vous intéresse, pourquoi ne pas vous lancer?
Comme le disait si bien le slogan prémonitoire de "Mangler 2": "Vou've been mangled". En Français: "Vous vous êtes fait avoir". Et comment.