Des choses gentilles à dire sur ce film
Une équipe de basket amateur s’adjoint l’aide d’un ancien pro en vue d’un tournoi dont le premier prix arrangerait bien les problèmes de cœur et de trésorerie des uns et des autres. Avec The Minis, on est dans du classique. Gentil. Rassurant. On sait d’avance comment les choses évolueront et comment elle se finiront, à savoir bien. Mais. Ça devient un peu plus intéressant quand l’équipe en question est composée de personnes de petite taille et que le pro est l’ineffable Dennis Rodman qui, comme toute célébrité dont la comédie n’est pas le métier qui se respecte, joue très très mal son propre rôle. Mieux que la Fouine dans Alibi.com mais très mal quand-même... et puis plus longtemps. Après tout c’est l’un des personnages principaux.
Il faut être juste cela dit, personne ne joue très bien dans The Minis. Le visionnage demande d’ailleurs à ce titre un petit temps d’adaptation. Si sur la durée, on n’y prête plus forcément attention, l’entrée en matière permet de bien apprécier le mauvais jeu général, mis en valeur par une réalisation cheap et moche et des gros sabots baptisés « Regard des autres » et « Suivre ses rêves ». Artistiquement, on est à mi-chemin entre du Derek Savage et des vidéos de mise en situation de cours d’apprentissage des langues.
Sur le fond, c’est, d’un point de vue objectif, tout aussi mauvais. Lentement mais sûrement, Valerio Zanoli coche toutes les cases. Petites tranches de vie de Chevy (Gabriel Pimentel) et Roger (Joe Gnoffo), découverte de l’affiche présentant le concours, constitution de l’équipe et recherche de la figure tutélaire en l’occurrence Dennis Rodman (Dennis Rodman), lequel est recruté sans trop de difficulté : un refus au début puis hop, le bonhomme dit banco sur les conseils de sa caricature d’agent qui a bien senti l’odeur du fric et c’est le début d’une grande et belle histoire d’amitié, notre grand dadais découvrant que l’argent ne fait pas tout dans la vie. les gros sabots qu’on vous dit...
Les enjeux étant posés, le réalisateur peut alors passer la seconde et dérouler la séquence entraînement/engouement/ascension et il multiplie à cet effet les transitions type émissions de téléréalité (plus étonnant, il va même jusqu’à se fendre d’un fondu enchaîné estampillé minis avec sa typo en lettres capitales toutes rondes) et les passages musicaux. Beaucoup de passages musicaux. Essentiellement à message (oui, oui, y a beaucoup de morale dans The Minis) et essentiellement à la gloire des Minis.
Chiant tout ça ? À aucun moment. Même si le choc des premières scènes est passé, le casting n’en continue pas moins à donner tout ce qu’il a, mais surtout la réalisation de Valerio Zanoli s’avère fascinante. Le réalisateur arrive à la fois à se montrer rigoureux dans son application à aligner absolument tous les passages obligés du genre tout en étant expéditif à chaque fois ; on l’entendrait presque chuchoter « Ça, c’est fait » sur le plateau en rayant un élément de sa grille. Sauf que la précipitation dont il fait preuve se heurte régulièrement à des séquences de tout et n’importe quoi qui n’ont d’autre fin que d’allonger le métrage.
Ainsi, jamais les différentes luttes/disputes/épreuves ne sont approfondies, elles se résolvent aussi facilement qu’elles sont arrivées : elle devaient arriver, elles devaient se résoudre, le contrat est rempli... mais comme s’il s’apercevait que son film serait finalement trop court, Valerio Zanoli va étirer tout le reste. Exemple notable : une séance de shooting photos (sur fond musical bien-sûr) où chacun des protagonistes, l’un après l’autre, s’avancera sur le podium, où chacun des protagonistes, l’un après l’autre, se fera tirer le portrait, où chacun des protagonistes, l’un après l’autre, aura sa bobine incrustée sur une fausse couverture de magazine bricolée grossièrement qui apparaîtra à l’écran dans un tourbillon. Un grand moment de cinéma...
... Totalement éclipsé par le match final au cours duquel Dennis Rodman lancera un nain en images de synthèse pour qu’il puisse dunker et où le panier de la victoire sera marqué au buzzer par Chevy, monté sur les épaules de Roger, lui-même juché sur celles de George (Dana Woods) qui a escaladé le dos de Nick (Bradley Laise). Quand NBA Jam rencontre The Human centipede...
Quel dommage au final que le tournoi n’ait pas été plus exploité pour permettre un déploiement de gourmandises de ce type... et que Valerio Zanoli n’ait pas cédé à l’appel du bêtisier de générique de fin. Mais bon, on va pas cracher dans la soupe, The Minis c’était super.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/the-minis
Ou sinon, je regarde juste les 44 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
Famille > Court le/la rejoindre après avoir réalisé que c’était le bon/la bonne – Passion > Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine – Souvenirs > Regarde (avec tristesse/nostalgie) une photo de sa femme/son mari/sa fille/son fils – Stylé > Poignée de mains ridicule – Tapote le canapé pour inviter quelqu’un à venir s’asseoir
Personnage > Citation
Déclare > « J’te dirais pas que je t’l’avais bien dit, mais je t’l’avais bien dit » – Se justifie > « Je fais ça pour nous »
Personnage > Interprétation
Regard incrédule
Personnage secondaire
Foule en délire > Concert, spectacle, manifestation sportive – Journaliste de terrain d’origine japonaise – Petits voyous Disney Channel
Réalisation
Grammaire > Pack « tourisme, drone et musique rythmée » – Grammaire > Pack moment décisif lors d’un match / d’une course : gros plans, ralentis, envolée musicale – Grammaire > Passage musical – Habillage > Incrustation de texte sur l’écran : SMS, mail, scores de match etc. – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Plan > Topo filmé en contre-plongée, les acteurs en cercle – Ralenti > Souvenirs/moments heureux – Technique > Faux raccord flagrant
Réalisation > Accessoire et compagnie
Stylé > Une de journal apparaissant en tourbillon rapide au centre de l’écran
Réalisation > Audio
Chanson > Chanson extradiégétique à la gloire du héros pendant des scènes-clé – Musique > Rap – Piano triste
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Coup dans les couilles (gag) – Gag cartoonesque > Humilie un·e méchant·e en baissant son pantalon volontairement (ou non) – Micro qui siffle pour souligner un speech gênant – Pipi, caca, prout – Recrache sous le coup de la surprise ou du dégoût
Scénario > Contexte spatio-temporel
Séance de shooting photos
Scénario > Dialogue
Philosophie ou psychologie de comptoir – Stylé > Vanne sur la mauvaise haleine
Scénario > Élément
Problème de couple > Le prétexte de la migraine – Titre du film énoncé dans le film
Scénario > Ficelle scénaristique
Chatte à Mireille > Le bon vieux concours avec un gros prix cash qui tombe à pic – Équipe des héros et héroïnes menacée de déclarer forfait... – Équipe qui se disloque/couple (en devenir) qui se brouille à 20-30 minutes de la fin du film – Oh non ! Le meilleur joueur de l’équipe est blessé en cours de jeu !
Thème > N’importe quoi
Agissement > Les figurant·es font n’importe quoi – L’équipe gagne d’un tout petit point au buzzer – Trop con·ne > Ces gens font des trucs complètement con
Thème > Rejets, moqueries ou discriminations
Stéréotype physique lié à un métier
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Attitude, remarque et/ou stéréotype sexiste – Image dégradante > Nunuche
Thème > Testostérone
Muscle > Entraînement physique (parfois débile)
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais