Cinq hommes, un par un, et un parrain.
Un chef mafieux de Hong Kong est visé par un attentat. Il va alors engager cinq tueurs indépendants, spécialisés dans leur domaine, pour assurer sa protection rapprochée.
The Mission, c'est le film qui a fait connaître Johnnie To au grand public français. RIen que cela, ça justifie qu'on le découvre. Et le résultat est largement à la hauteur des espérances. Tout ce qui fait mon admiration pour Johnnie To (du moins quand il est en forme, car il est assez inégal quand même) est réuni ici.
D'abord sa maîtrise technique. A voir, par exemple, la scène d'ouverture qui nous présente (sans qu'on le sache à ce moment-là) les cinq personnages principaux du film, alors que la caméra descend le long d'une rue de Hong Kong.
Une maîtrise visuelle qui est aussi spatiale. Les scènes d'action de Johnnie To montrent que le bonhomme sait parfaitement employer les éléments du décor et les intégrer dans le suspense. Les immeubles, les rues, les centres commerciaux font partie intégrante de l'action. To a une vision quasi architecturale de l'action. Cette maîtrise de l'espace urbain, que j'avais déjà remarquée dans Breaking News ou PTU, est ici flagrante. Cela nécessite aussi des cadrages stricts, avec de spelndides profondeurs de champs, etc.
Le rythme est rapide, certes. 1h25 : To n'est pas là pour s'amuser. Alors on ne s'ennuie pas un instant, c'est évident. Mais il n'en profite pas pour faire n'importe quoi non plus. Il sait prendre le temps qu'il faut pour bien implanter ses personnages. Son but est clair : caractériser chacun des cinq personnages principaux, bien le simplanter en montrant leurs différences, voire leurs conflits. Puis les unir lors des scènes d'action, où ces différentes personnalités se complètent à merveille au point de n'en former qu'une seule.
L'ensemble est très stylisé et on peut, à l'occasion, y ressentir l'influence de Brian dePalma. Mais c'est avant tout l'oeuvre d'un des grands réalisateurs de films d'action de nos jours.