Je ne suis pas un grand fan de films de monstres, mais voilà, il faut avouer que de temps en temps, c'est assez divertissant ; et que même quand, sans s'y connaître en la matière, on prévoit à l'avance la presque totalité des événements, il est possible de passer un très bon moment.

Les films des années 50 particulièrement me paraissent des plus prometteurs, avec des titre tous plus grandiloquents les uns que les autres. J'avais tenté l'expérience l'année dernière avec le méconnu It Conquered the World qui, bien qu'affublé d'un "monster design" des plus désastreux et d'une histoire des plus ridicules, avait l'avantage de compter ce bon vieux Lee Van Cleef au sein de son casting, et ça, c'est le genre d'ingrédient qui a pour don de piquer ma curiosité. Comme prévu, le film fut assez mauvais, mais me procura le plaisir inhérent que seul les nanars peuvent vous apporter, avec en plus une touche Van Cleefienne bienvenue dans ces moments là.

J'avoue que je m'attendait à plus ou moins la même chose pour The Monster that Challenged the World, sans Van Cleef, et c'est pourquoi il m'aura fallu plus d'un an avant de me décider à le voir. Mais il se trouve que ce monstre qui "défie le monde", tout en utilisant des codes inhérents à ce genre de films, évite soigneusement de tomber maladroitement dans le nanardesque. Non, les personnages sont intéressants et agissent de manière réaliste, l'intrigue est bien développée, et on a plaisir à voir s'animer sous nos yeux ce monstre à l'aspect désuet, à mi chemin entre le Chenipan et l'Amonistar. C'en est presque charmant, on y trouve à peu près tout ce qu'on était venu chercher, à savoir : un héros courageux prenant en charge le problème, un scientifique en blouse essayant de son mieux d'expliquer la situation, une charmante demoiselle presque en détresse, des victimes que l'on s'amuse à deviner à l'avance, une subtile romance, une petite fille maladroite et trop coquine...

Et fichtre, c'est quand même bien agréable de pouvoir regarder ce genre de films sans que l'action ne prenne sans cesse le pas sur les moments calmes, sans à avoir à mettre en valeur de manière excessive un protagoniste qui va sauver le monde, et sans à devoir subir des mouvements de caméras au goût douteux qui veulent absolument nous faire comprendre que nous sommes plongés dans l'action sans vouloir nous la montrer.

Alors voilà, c'est loin de la beauté et de l'intelligence d'un Frankenstein, mais ça se regarde facilement, et c'est tout à fait le genre de chose à voir un jour où vos neurones ne demandent qu'à se reposer, sans pour autant vouloir céder au sommeil...
KoalaLeNicolas
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le 8 déc. 2014

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KoalaLeNicolas

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