The Moth Diaries par Sophia
Si j'étais méchante je dirais que ce film hérite directement de Twilight tentant de renouer avec les maîtres du genre (Bram Stocker et Sheridan Le Fanu) tout en jouant la carte pour midinette en quête d'émotions pas trop fortes. On sent bien qu'il est inscrit dans cette vague de films pour teenager de 14ans mièvre à souhait surfant sur la vague fantastico bit-lit. Effectivement on retrouve ce côté propre, consensuel, pas trop osé, en fait vraiment pas osé du tout. Le problème de Moth Diaries étant que si l'atmosphère gothique est bien présente, et qu'on ne peut que saluer l'hommage rendu, en revanche côté action le spectateur peut manger son fauteuil. Parce qu'il ne se passe rien, alors rien du tout durant la majeur partie du film, les rares moments d'actions sont bâcles comme la fin frustrante dans le genre. L'idée de vouloir apporter un souffle nouveau au genre en proposant un vampire nouveau genre (enfin pas si nouveau que ça, simple relecture du traditionnel Dracula puisque la draculette se transforme en papillon de nuit, peut voler dans les airs, et à la fin se manifeste en tant que fantôme ce qui du coup fait douter du fait qu'elle soit vampire, mais bon ça on s'en fout un peu en fait) est assez peu intéressante même si ça apporte beaucoup à l'ambiance du film, et éveille le spectateur qui curieusement ne s'endort pas durant le film, mais à mon sens c'est plus dû à deux ou trois scène vraiment sympa, dommage qu'elles soient les seuls instants d'action un peu intéressant du film.
Attardons nous deux secondes sur les scènes intéressantes, elles sont rares. La première qui m'a marqué est lorsque l'héroïne surprend sa némesis amoureuse, la vampire (Lily L'Imaginarium du Docteur Parnassus Cole superbe en créature infernale) marchant sur le bord du toit avant de traverser la fenêtre. A cet instant la vampire est l'image réussie du fantasme de la vampire incarné par le mouvement littéraire romantique du 19e siècle, notamment Carmilla cité d'ailleurs dans le film peut-être à de trop nombreuses reprises. La seconde scène intéressante est lorsque l'héroïne surprend Lucy sa meilleure amie avec la vampire, seule scène un tant soit peu érotique et sensuelle mais bien vite arrêtée, ce qui est d'ailleurs pas plus mal vu l'ambiance du film. Enfin la troisième scène intéressante et de loin la meilleure du film, est la scène où la vampire faisant face à l'héroïne se tranche les veines, le sang gicle alors partout sur les deux jeunes femmes, scène qui n'est pas sans rappeler Suspiria (film auquel j'ai pensé durant toute la projection de The Moth Diaries, c'était d'ailleurs très frustrant puisque The Moth Diaries est très loin d'être à la hauteur de Suspiria et c'était sans doute même pas fait exprès).
Voilà pour les points positifs, et encore je suis certaine que d'autres me trouveront trop gentille. Pour les négatifs, la liste est assez longue en réalité. Je dirais que le gros défaut du film est surtout d'avoir usé d'une voix off. Cher Journal tout le long du film pour nous expliquer ce qu'il va se passer, nous faire des petits points au fur et à mesure, au cas où on aurait pas saisit, et sans doute pour tenter de faire encore une fois le lien avec la littérature du 19e siècle à croire que la réalisatrice n'a pas compris qu'il fallait faire passer tout cela avec l'image, le pire étant qu'elle y arrive, mais ne s'en rend pas compte ou alors, pire, pense que le spectateur s'est déjà endormi et veut juste le réveiller et le tenir au courant. (peut-être aussi que ça serait une référence à Vampire Diaries, mais bon cité des livres pas terrible c'est pas toujours une bonne idée surtout quand on cite Stocker et Le Fanu avant) Et puis comme si la voix off ne suffisait pas, comme si l'ambiance très gothique, très jeune fille en fleur, ne suffisait pas pour qu'on comprenne l'hommage rendu à Carmilla et Dracula, il a fallu que le professeur de poésie ne nous le rappelle comme pour nous expliquer quelles sont les références, et où va le film. Le personnage du professeur est d'ailleurs complètement inutile, à part nous rappeler que les adolescentes peuvent se faire avoir par des gros pervers, mais vu le sujet du film on s'en fout un peu pour le coup.
Conclusion, je me demande comment j'ai fait pour ne pas m'endormir devant, parce que je dois vous dire, que ce film m'étonne grandement. Malgré un gros manque côté scénario, une mise en scène sympathique mais pas de quoi casser trois patte à un canard, le fait est qu'on ne s'ennuie pas vraiment durant le film... et ça c'est franchement étonnant.