Essentiellement connue pour son adaptation bancale de American Psycho en 2000 , la réalisatrice Mary Harron s'attaque au fantastique vaporeux tendance romantico-vampire avec The Moth Diarries. Le film nous plonge dans un pensionnat de jeunes filles qui accueille une nouvelle et mystérieuse élève laquelle va semer le trouble au sein d'une petite communauté d'amies.
Par une curieuse distorsion du temps il y-a parfois des films de moins de 90 minutes qui semblent durer trois heures comme c'est le cas pour The Moth Diaries. Car hormis le charme de ses comédiennes avec en tête de liste Lily Cole et Sarah Bolger le film ne propose clairement rien de captivant ou de stimulant. Ambiance pensionnat pour jeunes filles en fleur, étude de la littérature fantastique romantique, trouble des amours naissantes, professeur de littérature trop sexy, traumatisme du père absent ... le film installe clairement une ambiance de teen movie vaguement fantastique et vaporeux pour adolescentes . L'histoire est très classique avec la jeune héroïne qui elle seule a compris le caractère malveillant de la nouvelle arrivante et qui du coup se heurte à l’incrédulité des adultes et de ses amies qui l'accusent d'être jalouse. Techniquement on est plus proche du téléfilm que du cinéma et Marry Harron semble devoir nous ressortir dix fois ces citations à la littérature gothique et romantique pour que l'on comprenne bien que son film l'est aussi. Le film n'est même parfois pas loin du ridicule comme lorsque deux filles veulent espionner la fameuse nouvelle arrivante en allant regarder par la fenêtre de sa chambre , lorsque l'une des deux espionnes amatrices s'inquiète de ce qu'il faudra faire si elles sont repérées l'autre dit " On aura qu'à dire qu'on se ballade et on continue notre chemin" ; sauf que le tour en question c'est en pleine nuit et en marchant sur l’étroit rebord d'un toit; la petite balade qu'on fait tous les jours quoi !! Niveau fantastique et horrifique le film est assez avare en effet et surtout en sensation forte renforçant le sentiment d'un film bien plus destiné à un jeune public avec les hormones en éveil qu'à des vieux baroudeurs bourrus de l'horreur sur pellicule.
The Moth Diaries est vraiment très chiant à tel point que j'ai failli le jeu de mot foireux sur le Diaries du titre, mais comme on est loin de l'urgence de la diarrhée et plus proche de la constipation crispante et que je sais rester classe je me suis abstenu. Quand un film ne vous inspire que des considérations de transit intestinal c'est qu'il est temps de l'oublier et passer à autre chose.