The Movie Orgy
7.7
The Movie Orgy

Documentaire de Joe Dante (1968)

Forcément très excité, et un peu inquiet, avant de se lancer dans ce film de 4h30 aussi culte qu'invisible. Et pour voir que la séance a commencé à 1h00 du matin, elle s'est déroulé sans assouplissement, ni lassitude et même avec un intérêt assez vif pratiquement du début à la fin. Il y a un côté pochette surprise qui joue beaucoup dans l'attention : "Mais que nous réserve la séquence suivante ?"
Ca peut-être un extrait, un générique, un passage d'un émission télé, une chanson, une publicité, des journaux télé, des films institutionnels.
Mine de rien, il y a une certaine cohérence dans l'enchaînement des extraits. En gros, on pourrait dire que c'est une sorte d'Intolerance avec un certain nombres de films "fil rouge" qui s'alternent, entrecroisés d'autres truc plus ou moins longs, avant de tendre à se rejoindre puis de fusionner. On retrouve Tarentula, Les soucoupes volantes attaquent, L'attaque de la femme de 50 pieds et Speed Crazy pour l'espèce de tronc commun... Sans oublier Nixon bien-sûr. Car derrière cette grosse farce, qui sent le craquage de monteur qui s'amuse avec sa matière brute, on perçoit déjà tout Joe Dante dans ce collage : l'amour pour le cinéma vintage de drive-in bien-sûr mais aussi une forte satire politique et antimilitariste doublée d'un sens de l'humour iconoclaste et cartoonesque. On peut facilement dire Movie Orgy est déjà un film très personnel qui possède toutes les obsessions de son auteur.


Difficile d'en faire tout le tour, et de se rappeler du détail des 4h30, mais les extraits assemblés par Joe Dante sont régulièrement savoureux et gratinés. Il y a quelques passages à vide comme le long passage de College Confidential mais ça reste très rare heureusement. Par contre, il y a de nombreux moments totalement improbables (la séquence musicale avec le chat pianiste de Andy's gang), des runnings gags hilarant ("don't crowd me" de Speed crazy ; les "The end" judicieusement placés) et des associations d'extraits qui se répondent avec un humour absurde (et de temps en temps génialement de mauvais goût).


On sort de la séance un peu claqué et éreinté mais tout de même bien revigoré par cet exercice plus construit qu'on pourrait croire... et ça m'a rappelé quelques délires de montage qu'il m'est arrivé de faire au boulot.

anthonyplu
8
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le 7 avr. 2017

Critique lue 312 fois

anthonyplu

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