Bloody freedom
Dire de The Navigators qu'il s'agit d'un film social apparaît bien sûr comme un pléonasme au vu de l’œuvre de Ken Loach, toujours très marquée à gauche. Ici, le cinéaste anglais, doublement palmé à...
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le 12 févr. 2018
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Dire de The Navigators qu'il s'agit d'un film social apparaît bien sûr comme un pléonasme au vu de l’œuvre de Ken Loach, toujours très marquée à gauche. Ici, le cinéaste anglais, doublement palmé à Cannes, a choisi comme contexte la privatisation des chemins de fers anglais dont il souligne l'absurdité et les conséquences directes pour les ouvriers.
Connaissant Loach, il n'est pas surprenant de constater que le point de vue se concentre uniquement sur le groupe de travailleurs trimant à la British Rail (équivalent de notre SNCF), bien qu'il élargisse un peu la sphère proprement sociale en faisant allusion à l'aspect économique et politique à travers des éléments secondaires. La gaillardise masculine, la bonne ambiance ouvrière, la solidarité entre collègues définissent l'ambiance – hélas presque disparue – dans laquelle les personnages travaillent, gagnent leur vie, s'usent pour nourrir les leurs. Mais la privatisation vient les renverser tous comme des quilles, un par un, pour finalement se réduire soi-même à néant, dans une tragédie annoncée, sorte d'absurde suicide involontaire, fruit de la démesure et de l'orgueil, à la Aguirre. Loach dénonce ces mesures et leur donne une résonance politique plus haute ciblant le capitalisme pur et dur hérité de l'ère Thatcher. Il en montre bien sûr l'absurdité à travers ces entreprises qui se tuent elles-mêmes, mais aussi la cruauté de la logique économique perçue comme une fatalité par l'ouvrier qui se retrouve victime d'un système ne lui offrant pas de choix – ou plutôt l'illusion d'un choix, et donc d'une liberté.
Si autour de la sympathique galerie de personnages, remarquablement bien peinte, la narration, vraiment fidèle à la réalité, est très bien conduite, comme souvent chez Loach, ce qui rend le film très agréable, on regrettera tout de même la facilité dramatique de la fin et quelques récits secondaires inutiles gardés au montage.
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le 12 févr. 2018
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