Presque mémorable
Article tiré de Cinematogrill : http://cinematogrill.fr/the-neighbor/ Grindhouse assumé avec The Neighbor de Marcus Dunstan, scénariste des Saw IV à VII (il s'en est excusé d'ailleurs à l'avant...
le 14 sept. 2016
2 j'aime
The collector, premier long-métrage de Marcus Dunstan, était une excellente surprise : c’était inventif aussi bien dans l’écriture que dans la mise en scène, et de loin le meilleur slasher des années 2000 que j’ai vu. C’est d’ailleurs ce que j’ai pu dire au cinéaste lui-même, et il semblait en être ravi, faisant également preuve d’un enthousiasme sincère une fois venu le moment de présenter son dernier film, The neighbor, à L’étrange festival.
Je ne pouvais pas me priver d’aller à cette projection. Même si entretemps, la suite de The collector, n’avait pas été à la hauteur du premier opus…
Cette fois, Marcus Dunstan pose le décor dans le milieu rural du Mississippi, avec les quelques rednecks au sale caractère qui vont de paire avec ce type de paysage, au cinéma.
On retrouve tout de même Josh Stewart dans le rôle principal, jouant à nouveau un criminel… qui finit par tomber sur pire que lui. On ne connaît pas exactement les tenants et aboutissants de son business, on comprend juste que le héros est lié à un trafic de drogue, cherchant à amasser suffisamment pour changer d’horizon, avec sa copine. Mais c’est le jour de leur départ que tout dérape : la fille disparaît, peu après l'étrange visite du voisin du couple.
La première arrivée de l’intrus est superbe, elle suscite très bien le malaise, tout en provoquant un rire gêné, grâce à une collaboration efficace entre l’écriture, le jeu des acteurs, et le montage, comme peut plus aisément en fournir un cinéaste qui est également auteur de son film.
Marcus Dunstan expérimente encore, il mélange cette fois des vidéos en super 8 aux scènes en HD, joue sur les ruptures soudaines d’ambiance ; il se plaît à déstabiliser le spectateur.
Je regrette toutefois l’absence de plans à l’esthétique ultra-soignée, ce qui était un des points forts de The collector.
Mais malgré des effets bien ménagés et un montage au rythme soutenu, The neighbor met vraiment du temps à démarrer.
Même lorsque le héros s’infiltre, peut-être vers la moitié du film, dans la maison du voisin et découvre toutes les victimes enfermées au sous-sol, les évènements traînent encore.
On dirait que cette fois-ci, le réalisateur cherche à tout miser sur une ambiance tendue qu’il veut faire durer aussi longtemps que possible, mais il laisse trop longtemps dans l’attente ; la tension ne peut être maintenue à force, et on en est presque à s'ennuyer.
Peut-être que je ne m’étais pas préparé au bon type de film aussi, je suis allé voir The neighbor en me préparant à ce que ma soif de sang soit étanchée, mais finalement j’attendais juste à ce qu’il se passe quelque chose, d’une façon ou d’une autre.
Il faut attendre au moins une heure avant que la violence n’éclate enfin, et ça fait du bien, car ça a tant tardé et il y a enfin de quoi relâcher la pression.
Mais l’action est très mal filmée, à savoir en gros plan et avec la caméra qui tremble, les meurtres restent très classiques (on ne retrouve rien du savoureux sadisme de The collector et sa suite), et ils prennent fin bien trop rapidement. Les gentils ne rencontrent aucune réelle difficulté, et voilà que le film se termine juste quand il semblait commencer…
La conclusion a l’air d’appeler à une suite, car il y a cette idée que les antagonistes ont fait du kidnapping un business organisé en filiales, en bons entrepreneurs qu’ils sont. Mais j’ai l’impression que c’est parce qu’il pensait déjà aux suites potentielles que Marcus Dunstan a fait de ce film un simple avant-goût, qui ne fonctionne pas bien pris indépendamment.
Je me rends compte par ailleurs qu’il y a toujours chez ce réalisateur un problème avec les masques des tueurs : dans The neighbor, il s’agit de simples masques en papier mâché, faits à partir d’articles de journaux ; dans The collector, on aurait cru que le psychopathe s’était enroulé un sac en toile de jute autour de la tête… or un masque emblématique était tout ce qu’il manquait pour rendre ce tueur culte.
The neighbor de son côté, même s'il n'est pas si mauvais, est aisément oubliable.
Je suis vraiment déçu… mais je ne cesserai pas de guetter les prochaines réalisations de Marcus Dunstan.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Démarrer par une citation c'est toujours du meilleur effet et Je passe ma lampe torche devant l'objectif de la caméra, façon X-files
Créée
le 12 sept. 2016
Critique lue 1.4K fois
4 j'aime
D'autres avis sur The Neighbor
Article tiré de Cinematogrill : http://cinematogrill.fr/the-neighbor/ Grindhouse assumé avec The Neighbor de Marcus Dunstan, scénariste des Saw IV à VII (il s'en est excusé d'ailleurs à l'avant...
le 14 sept. 2016
2 j'aime
Vu à l’Etrange Festival 2016 CEEEEEEERTES The Neighbor est classique dans son scénario, dans ses plans, dans sa bande son, et même dans son titre fichtre, mais il est surtout incroyablement efficace...
Par
le 13 sept. 2016
1 j'aime
Deux petites étoiles pour l'acteur Josh Stewart, & surtout la très belle Alex Essoe qui grimpe de plus en plus dans le cinéma de genre américain. Sincèrement j'ai détesté...c'est un plaisir de...
Par
le 12 sept. 2016
1 j'aime
Du même critique
En dépit de tout le bien que je lisais ou entendais de toutes parts sur la série, c’est suite à la lecture, il y a presque deux ans, de la fameuse lettre totalement élogieuse d’Anthony Hopkins...
Par
le 18 juil. 2015
55 j'aime
61
Spoilers ahead. Je suis du genre à me méfier des séries qui font le buzz ; ce n'est que lorsque l'enthousiasme des débuts retombe et que les avis sont plus variés qu'on peut se faire une meilleure...
Par
le 23 août 2016
54 j'aime
4
"Couche-moi dans le sable et fais jaillir ton pétrole", voilà un titre plutôt "connu", mais si insolite que beaucoup doivent ignorer que ce film existe vraiment. Encore moins nombreux sont ceux qui...
Par
le 22 févr. 2015
51 j'aime
12