The Neon Demon

Rarement un titre n'aura été aussi bien choisi.

Ce film d'ombres et de lumières éclaircit la compétition dévorante entre les deux images que notre ego nous renvoie. Comme Jesse, disparaissant dans le plan fixe du couloir de son motel, sans arrêt éblouie de lumière blanche, puis plongée dans l'obscurité la plus totale. Comme notre ego qui, au gré des contextes, événements extérieurs, lumières du succès, tréfonds de l'oubli, nous torture de sentiments contraires. "i'm a ghost. What does it feel like, you're in the middle of winter... And you're the sun? -It's everything". Une dualité que l'on retrouve dans tous les visages glacés par des plans fixes, froids, morbides, si bien qu'en un simple froncement de sourcil, nous, spectateurs, transformons un visage magnifique, désirable, en une nature morte, un cadavre, desséché par sa soif de lumière, de reconnaissance.

L'histoire de la quête absurde de l'ego, du rêve de devenir "le diamant dans l'océan de verre".

Perte totale de confiance, abandon de la conscience... Quoi d'autre pour ces âmes desséchées, emprisonnées, enveloppées de plastique, que de se nourrir de la seule chose qui ne deviendrait pas cendre dans leur bouche, le sang de celle qui accapare toute la lumière, et les plonge dans leur destruction, car la seule chose qui leur reste, c'est leur ego qui les domine, et dans leur corps vide, il est le seul qui a encore faim.

Ce film montre l'impact affreux de l'extérieur sur le corps et l'esprit. Si l'extérieur est tout ce qu'il nous reste, alors notre corps et notre esprit sont morts depuis bien longtemps.