Grosse déception devant ce grand écran en si bonne compagnie. Jusque là, Refn m'avait interloqué, il me fascinait dans chacun de ses films, que je trouvais bon (Drive, Only god forgives, Bronson) voir très bon (Valhala Rising). Mais ici, Refn en fait très peu, et va même jusqu'à s'auto caricaturé (dans le mauvais sens du terme). Il disait, suite à la projection, qu'il ne voulait pas être le meilleur des réalisateurs, mais qu'il désirait simplement être le meilleur dans son genre. Il l'est certainement jusque-là, mais The Neon Demon est un gouffre oú je ne voulais pas m'aventurer. Quand je parle de gouffre, je parle aussi de vide, mais je ne parle pas du scénario parce que Only god forgives n'en avait pas et bénéficiait pourtant d'une profondeur qui le rendait captivant jusqu'au bout. Ici, que dâle (ou presque), à commencer par ses personnages. Le petit copain (dont j'ai déjà oublier le nom ah non Bean ! A moins que ce ne soit Dean...) est transparent comme jamais (pour toi grand maitre Gims) malgré un début intriguant ou il arborait un visage pervers et malin. Les prochains plans, il devient le toutou à sa memère et rien n'en expliquera davantage sur son compte. Le personne de Keanu Reeves aussi est laissé pour compte. Il n'a aucune profondeur et aucun travail, il semble être là pour susciter le rire et le plaisir coupable d'un personnage un peu badass et psycho sur les bords. Je pourrais m'arrêter là mai comment ne pas parler du personnage principal, Jesse, qui malgré une base solide et intriguante (tout le début) évolue brusquement pour retomber immédiatement comme un soufflet. Je suis désolé mais je pense ne pas être le seul à attendre cette véritable transformation du personnage principal, ce véritable cheminement qui l'ouvrirait totalement au monde qui l'entoure, que ce soit pour le bien ou pour le mal. Ici, c'est comme si Refn avait laissé tomber son personnage (à moins que ce ne soit Elle Fanning, qui n'avait peut-être pas les épaules assez solides pour assumer un tel rôle) et qu'il avait préféré cette fin bâclée, limite grotesque, à l'orée de ce que j'attendais du film. Elle avouera durant la séance de question-réponse que Refn a modifié la fin ! Malheureusement, personne n'a demandé par la suite quelle était la fin originelle, qui j'en suis sûr était bien plus envoûtante et surtout doté d'une vraie profondeur.
Quoiqu'il en soit, malgré une esthétique toujours parfaitement maîtrisée, une mise en scène grandiose et une musique entêtante qui colle parfaitement avec ces précédents éléments, vous l'aurez compris, The Neon Demon m'a bien déçu, et c'est d'autant plus rageant quand son réalisateur se trouve à quelques mètres de vous, prêt à entendre et à répondre à vos questions (malheureusement, je n'allais pas souligner les faiblesses de son film et en attendre des explications, il m'aurait bâché...). J'aurais tellement aimé parler avec lui de ce film et de ses précédents (plutôt que d'entendre des questions stupides comme : la scène de la piscine m'a fait penser à Kill Bill, est-ce que ça a été une influence pour vous ? WHATTTT !!), et je continuerais malgré ce petit échec à attendre patiemment ses prochains films, surtout s'il est derrière les manettes pour l'Incal de Jodorowsky (Sensei !).
Bref, merci à Senscritique pour cet immense cadeau, c'était une soirée unique !

Elric-Sempai
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le 6 juin 2016

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Elron Finn

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