Blanche-Neige

Le film est un peu glauque, mais on ne peut pas se plaindre parce qu'en tant que spectateur, c'est ce qu'on a envie de voir. Dès le début, quand cette fille débarque et capte tous les regards, une partie de nous a envie de voir se jouer le théâtre des mauvaises intentions. On ne peut donc pas vraiment reprocher le fait que l'histoire aille jusqu'au bout et vire en conte moderne à base de sorcières façon marâtres jalouses.

Les personnages sont intéressants parce que l'on ne s'identifie pas à eux, dans le sens où l'on voit bien que ces filles vivent dans un autre monde et qu'elles ne sont pas des nôtres ; mais on arrive tout de même à compatir et à se mettre à leur place parce que leurs façons d'agir, de réagir, sont les mêmes que nous (enfin jusqu'à un certain niveau).
Le jeu de pouvoir est aussi intéressant : l'héroïne qui se laisse transformer car elle se croit au-dessus des autres, jouant de son innocence tout en se complaisant de l'envie qu'elle suscite.

Évidemment, le traitement des couleurs est très beau, surtout au début du film. Après il se fait plus discret (et on s'habitue un peu), l'histoire reprend le dessus.
C'est d'ailleurs assez marrant parce qu'il est très difficile d'attribuer une époque à l'histoire de ce film, ou simplement d'affirmer qu'elle se passe dans le présent ou le passé.

Cependant c'est dommage que le film ne joue pas plus sur le mystère. Certaines scènes sont très ambigües entre ce qui se passe et ce que l'on pense qu'il se passe, mais on a toujours les clés très rapidement. Ne serais-ce que dans la première scène, j'aurais presque aimé qu'elle s'arrête plus tôt afin que l'on se demande tout le film s'il s'agissait d'un aperçu de la fin ou d'une entrée dans le film. De la même manière, à la fin, on n'a pas forcément besoin de savoir ce qui est vraiment arrivé ni d'avoir de détails.