Voilà un petit court un peu trop court pour déployer son sujet. Et comme il ne le déploie pas forcément très efficacement, on évite sans-doute un plus long ennui.
L'idée de base est plutot prometteuse et le démarrage fonctionne plutot bien: Alors qu'il (Bebert Wilson) dispense un peu d'instruction à son jeune fils dans ce qui ressemble au début du XXème siècle, ses lunettes Google déconnent et il sort pour tenter de les faire réparer.
Sans ses lunettes, son décor luxueux se montre tout pourri, tel qu'il est réellement et, comble du pas de bol, il se les fait voler par un margoulin qui passait par là. Le voilà donc en immersion dans la réalité. Il a bien l'occasion de s'en racheter une paire qu'il gardera précieusement en poche pour le retour à la maison. Jusque là, on a l'impression que ce sera potentiellement intéressant, jusque là...
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Mais en route, la milice lui tombe dessus à coups de taser et surprise: son fils arrive à son secours. Là, sans lunettes, on comprend que son fils est une machine, un petit androïde surpuissant qui dégomme la police. Longue scène de baston puis retour à la maison, il étreint puis éteint son fils/robot car il a compris que c'était un peu nul. Nous aussi. Fin
On est devant une sorte de grosse mise en garde (qui comme pour "1984" ne fonctionne pas) téléphonée avec de grosses ficelles et les coutures apparentes mais on arrive à ne pas être vraiment clair sur la position défendue puisque son robot à somme toute réglé son problème. Au moment où il le déconnecte, il ne s'est pas présenté d'événement qui le justifie et on n'est pas tenu au courant de se qui se jouerait comme prise de conscience dans l'esprit (qui semble englué) du protagoniste.
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On termine avec un gros plan sur le roi aux échecs, ce qui nous remémore le début où ce mème plan nous signifiait "On sacrifie parfois quelque-chose de moins important pour sauver quelque-chose de plus important". Il y avait sans doute mieux à faire pour arriver à cette conclusion en 17 minutes. Ici on sacrifie la machine pour sauver son humanité mais ce genre de stratégie est à double tranchant et renvoie le plus souvent à "On sacrifie parfois des pauvres pour sauver des riches", "On sacrifie parfois des riens pour sauver des macrons", etc... Bref, voilà une morale qui tombe à la fin, à la mode Jean de la Fontaine mais une morale peu claire et mal illustrée par le récit qu'on nous a proposé.