Nice and Bout



Ce Mr Boot, comme Mr Nice avait tout pour faire un film. Un scénario qu'Hollywood n'aurait osé pondre ou n'aurait même peut-être pas su imaginer. Au point que les deux personnages ont eu droit à une adaptation de leur vie au cinéma. Pour Mr Nice ce sera la drogue et un film titré du même surnom, pour Bout ce sera des armes, plus précisément de l'exportation/importation de marchandises et un film titré Lord of War avec Nicolas Cage dans son rôle.



Différences avec Lord of War



Youri Orlov (Nicolas Cage) n'a rien à voir, en dehors du prénom similaire. Bout semble quelqu'un de normal, juste un type parti de rien qui était doué en affaires. Les affaires commencent selon le documentaire en profitant des manques de l'Europe de l'Est qu'il arrivait à assouvir notamment dans l'alimentation. Puis, avec l'effondrement du mur de Berlin, il a senti le filon des réserves d'armes de l'armée russe étant lui-même un ancien militaire, cela n'a été que plus simplifié en ajoutant également que Bout parle 10 langues. Il a ainsi vendu des armes dans la majorité des conflits en cours des années 90. On a tenté de le tuer à deux reprises en 1998.
Mais Bout semble bien différent du personnage qu'il aura inspiré. Et cela est bien mis en évidence par le regard très particulier de ce documentaire.



Traitement du documentaire ##



Un documentaire se distingue par un choix de réalisation des deux réalisateurs, . Ou peut-être trois, car Bout est un peu co-réalisateur, si il se trouve toujours en prison en cette année 2015, il avait une habitude. L'habitude de se filmer constamment pour une raison ou une autre, lui, sa famille. Bien sûr pas ses opérations illégales ou du moins on en verra aucune dans le documentaire. Et c'est sa femme, qui défend toujours l'innocence de son mari qui a donné ces images au réalisateur.
C'est plutôt particulier et ça donne une image nettement plus humanisée du personnage.


Cette image, les témoignages et des analyses poussées tendent également vers quelque chose à contre courant. Si Bout était un homme d'affaires qui tiraient grande partie de la mort de peuples, au fond un autre aurait pu le faire. Est-ce une excuse ? Certainement pas. Mais soyons honnêtes le procès médiatisé n'avait très certainement que pour principale raison que l'accusé lui-même s'affichait beaucoup trop avant d'être arrêté. Personne n'avait rien contre lui, il faisait marcher le commerce, cela profitait à tout le monde. Non, ce qui ne plaisait pas c'était qu'à la fin il est passé d'un homme discret à un golden boy qui passait dans les magazines tels que Forbes, à la Une. Cela fait mauvais genre. "Mais pourquoi ne l'arrête-on pas ? Que fait la police ? Le gouvernement ?".


Analyser Bout est une tâche complexe et ce documentaire ne prétend pas détenir la réponse mais offrir des visions permettant de se forger un avis, c'est une force.
Car difficile de donner une réponse tranchée sur cet homme, comme sur tout autre d'ailleurs. Et l'on aura tendance à pencher pour deux visions manichéennes : Soit c'est un criminel de la pire espèce, soit c'est un bouc émissaire d'un complot. Et si c'était une alchimie de ses deux réponses ?

cinewater
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le 30 juin 2015

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