The Order
3.7
The Order

Film DTV (direct-to-video) de Sheldon Lettich (2001)

À Rome, dans un vieux magasin de location de DVD... tout en bas d’une étagère éloignée... un DVD nouvellement arrivé attire mon attention. L’œil inquisiteur, je m’approche pour satisfaire ma curiosité. "Encore une daube italienne", me dis-je. Mais lorsque je vois la jaquette, mon cœur s’arrête de battre une seconde : non, je ne rêve pas !


Un JEAN-CLAUDE inconnu !!!


Jamais entendu parler, jamais vu de bande-annonce. La surprise est totale, l’excitation est à son comble... Mon cerveau n’a même pas besoin d’ordonner à ma main de se saisir de l’étiquette ; je la tiens déjà. Le cœur battant, je réfrène mon envie de courir jusqu’à chez moi pour le mater illico. Ça attendra ce soir ; laissons monter la pression.


Quelques heures plus tard, j'y suis.


Au XII° siècle, les Croisés prirent Jérusalem. Horrifié par l’atroce spectacle de carnage donné par ses propres compagnons d’armes, le chevalier Le Vaillant fonda un nouvel ordre religieux basé sur le pacifisme et la prière. Quelques-uns des Croisés se joignirent à lui, ainsi qu’une poignée de juifs et de musulmans. Mais la soif de sang des chevaliers était sans égale, et Le Vaillant et ses compagnons furent massacrés peu de temps après. Ses écrits, regroupés dans un manuscrit appelé le Jazar, ne furent cependant pas perdus, mais il manquait le dernier chapitre...


Rudy Cafmeyer (JCVD) est un voleur, et comme il le dit si bien, "risquer fait partie de mon métier". Alors, dérober l’œuf précieux du tsar Nicolas II dans un musée de la mafia russe en Ukraine est pour lui un jeu d’enfant, même quand son comparse Yuri est contraint de l’abandonner pour sauver sa peau. Peu importe, Rudy rentre à New-York où il parvient après quelques menus tracas à vendre cet objet au prix fort. Au grand dam de son père, le Professeur Cafmeyer, qui bien qu’il ne puisse faire que des suppositions, se doute bien que son gentil fiston n’est pas tout à fait réglo. De toute façon, le vieux professeur semble avoir d’autres soucis en tête et des choses à révéler à son fils, mais lorsque le lendemain Rudy sort du commissariat après avoir passé la nuit au trou à cause d’une rixe dans une discothèque, il a la surprise de recevoir un coup de fil de son père qui se trouve en Israël. Au bout de quelques instants la conversation est coupée par d’étranges bruits de bagarre. Mais qui peut bien en avoir après un vieil érudit ?


Seule façon de savoir, aller le découvrir sur place. Voilà Rudy en Israël, qui dès son arrivée connaît de curieux ennuis avec la douane locale ; il semblerait qu’on fasse tout pour l’empêcher de se balader à sa guise à Jérusalem, notamment Dalia, une policière qui donnerait envie à tout un chacun de s’engager dans les forces de l'ordre… Une évasion par-ci, une chasse à l’homme par là, et une course-poursuite en voiture digne des polars français des années 70, Rudy finit par se rendre compte que si la police fait tout pour l’expulser du territoire, d’autres individus voudraient bien qu’il y reste à jamais… six pieds sous terre ! D’ailleurs, ils ne rigolent pas ces gens-là : le professeur Finley, le vieil ami du père de Rudy qui l’avait accueilli à l’aéroport, est froidement descendu.


Heureusement, Rudy a eu le temps d’aller chercher dans un coffre de banque ce que son père y avait laissé à son intention : une vieille carte de la Jérusalem du XII° siècle, ainsi que le dernier chapitre d’un antique manuscrit dénommé… Jazar ! Une fois traduits par son pote Yuri et sur le point d’être récupérés, les précieux documents sont dérobés par les mêmes malandrins peu amènes qui ont assassiné le Professeur Finley. Yuri, lui aussi, tombe sous leurs balles. Rudy et Dalia — la policière est devenue copine avec Rudy, on saura pourquoi plus tard — se lancent à leur poursuite ; les parchemins sont finalement récupérés mais Rudy a une balle dans le ventre.


Dalia l’emmène chez un « ami », Avram, qui crèche dans les montagnes. C’est le moment où le film apporte les réponses aux questions pertinentes que se faisait le spectateur intrigué :
- Pourquoi Dalia est subitement devenue gentille avec Rudy ? - Parce qu'elle a compris que les investigations de Rudy allaient le mener droit à la découverte de la secte de Le Vaillant, qui perdure depuis des siècles. Or, elle a fait partie de cette secte autrefois, mais plus aujourd’hui. Cependant, une branche extrémiste et fanatique a pris le pouvoir de l’Ordre, et elle craint leur folie destructrice. Donc, ses buts rejoignent ceux de Rudy, à savoir trouver où se cachent ces malades mentaux.
- Pourquoi Rudy en a après ces fanatiques ? - Parce que ce sont eux qui détiennent son père.
- Pourquoi l’Ordre en a après Rudy ? - Parce qu’il a en sa possession la carte de Jérusalem et le chapitre manquant des écrits de Le Vaillant, tout un tas de choses qui pourraient bien servir leurs noirs desseins machiavéliques.
- Qui est cet Avram ? - Un membre de l’Ordre, bien entendu.


Il accepte d’aider Rudy et Dalia à s’introduire dans une cérémonie de l’Ordre, ce qui n’est pas difficile vu que tout le monde se balade en costume de templier et capuchon sur la tête. Une fois dans les souterrains, où Rudy retrouve son père, il s’avère qu’Avram est un traître, car voici qu’arrive Cyrus, le « Premier Disciple » — et par là même le grand méchant de ce film — ainsi que ses comparses, armés. Ce dernier expose à la lumière son plan cruel et démoniaque : grâce à la carte qu’Avram a traîtreusement volée à Rudy, il va amener un chariot d’explosif pile en-dessous du Dôme et du Mur des Lamentations où sont réunis aujourd’hui les plus hauts dignitaires de ces religions. "Ainsi la prophétie s’accomplira, les infidèles périront, et une nouvelle ère sera instaurée où nous serons là pour indiquer la voie à tous ces mécréants", etc.


Tout le monde s’engage dans les galeries souterraines jusqu’à ce qu’on débouche dans une grande salle, située sous le Dôme, et où gisent des montagnes d’or sous forme de pièces et d’objets divers (on nous apprend d’ailleurs qu’il s’agit du trésor du roi Salomon). Là les méchants commencent un peu à se disputer parce que certains veulent de l’or tandis que Cyrus est pressé de faire exploser sa bombe. Rudy et Dalia profitent de ce moment pour se faire la malle avec le Professeur Cafmeyer ; puis, une fois le vieux blessé par une balle, font demi-tour pour buter chacun leur sous-boss. Ce travail terminé, Dalia emmène le Professeur dehors tandis que Rudy va se charger du boss.


Cyrus l’attend de pied ferme, drapé dans son déguisement de templier, sa longue épée tranchante comme un rasoir bien affûté dans les mains. Rudy s’efforce d’éviter les coups jusqu’à ce qu’il trouve une épée, puis après quelques passes la plante dans le ventre de Cyrus. Il ne lui reste plus qu’à balancer les explosifs au fond d’un trou très profond et de courir avant que ça pète. Jérusalem a été sauvée.


La scène finale est une porte ouverte à une suite des aventures de Rudy Cafmeyer, puisque de retour à New-York, il dérobe à son père la carte authentique de l’emplacement de l’Eldorado et déclare d’un ton enjoué à Dalia, avant de lui rouler une pelle, "on va au Mexique !"


On aime : retrouver Jean-Claude, tout simplement. Ses coups de pieds retournés, ses coups de boule, ses grands écarts, ses sauts périlleux, ses pains. Son visage, ses cinq expressions faciales différentes, son sourire béat. Son humour.
Les personnages secondaires, toujours soignés comme il se doit dans un Jean-Claude.
La bande-son, qui n’est pas sans rappeler Tintin et les oranges bleues.
La scène où JCVD déguisé en rabbin débarque comme une fleur dans le quartier arabe.
La course-poursuite en voiture : Mercedes année 1965 (les méchants) contre Citroën DS (les gentils), le tout sans dépasser les limitations de vitesse.
L’idée d’une secte qui survit dans l’ombre depuis des siècles en attendant de tout faire péter pour montrer au grand jour son réel pouvoir. Original.


On aime moins : les combats. DÉCEPTION… Les scènes de baston ne manquent pas mais elles ne sont absolument pas soignées ; les ralentis nous donnent l’illusion de la qualité, cependant le JCVDphile averti ne se laisse pas berner. Trop courts et surtout pas assez spectaculaires, les combats nous déçoivent. Même la baston contre le boss, qui part d’une bonne idée (un fritage à l’épée), n’exploite pas le filon à fond.
Et puis, le JCVDphile, nostalgique de la splendeur des premiers temps de son idole, déplore l’absence de l’esprit beuh-beuh qui caractérisait si bien Kickboxing, Full Contact et autres Universal Soldier, et qui faisait sa joie…

mazthemaz
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le 11 févr. 2016

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