Flic ou gangster...
Un film de gangster dans lequel les policiers sont aussi effrayants que les gangsters, ce n'est pas commun. C'est pourtant ce qu'on retrouve dans The outlaws, avec une équipe des forces anti-gang...
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le 16 août 2021
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On revient au pays du matin calme avec The Outlaws, sorti fin 2017. Encore un polar, oui, mais force est de constater que, même s’ils ne brillent pas toujours par leur originalité, les polars coréens font souvent preuve d’une grande efficacité et d’une plastique superbe. De plus, à sa sortie, The Outlaws a réalisé pas loin de 7 millions d’entrées au box-office local, faisant de lui à cette époque le troisième film coréen le plus rentable jamais réalisé. Oui, ce n’est pas rien. Alignant un casting trois étoiles, rempli de têtes connues aussi bien dans les premiers que les seconds rôles, The Outlaws est effectivement très plaisant à voir. Un bon film mais malgré tout pas parfait.
The Outlaws est basé sur des faits réels, ceux de l’Incident de Heuksapa de 2007, une guerre de territoire entre gangs rivaux qui donna lieu à plus de 30 arrestations de membres de gangs par la Police anticriminelle. Le scénario nous narre comment Jang Chen et ses deux acolytes Yang-Tae et Wei Sung-Rak, fraichement débarqués à Séoul, vont rapidement instaurer un climat de violence et de peur dans le milieu des gangs de Séoul. Leurs méthodes brutales, semant estropiés et cadavres, auront beau être efficaces, elles viendront bousculer le fragile équilibre qu’avait réussi à instaurer l’inspecteur Ma Suk-Do dont la préoccupation principale était de maintenir la paix entre les différents gangs rivaux. Le film va s’articuler autour de la confrontation de deux personnages extrêmement forts. Nous avons d’un côté l’inspecteur Ma Seok-Do interprété par le toujours génial Ma Dong-Seok (Dernier Train pour Busan, Le Gangster Le Flic et L’Assassin) qui une fois de plus en impose par sa simple présence. Cette montagne, ancien combattant UFC, est désormais omniprésent dans le cinéma coréen tant par son charisme que par sa tendance à distribuer des taquets très facilement. Il a d’ailleurs parfois un petit côté Bud Spencer avec sa façon de démolir des adversaires en une seule claque et à sortir des petites blagounettes bien pensées. De l’autre côté, on retrouve Yoon Kye-Sang (The Executioner, Poongsan) dans un rôle à contre-emploi, celui d’un sociopathe terrifiant rien que dans son regard, sans aucune pitié ni remord, réglant le moindre problème à coup de hachette dans les côtes. Leur duel est clairement un des atouts de The Outlaws et leur affrontement final est un déluge de violence comme les Coréens en ont le secret. Mais de manière générale, c’est tout le casting du film qui tient la route et on notera toute une tripotée de têtes connues, que ce soit Jin Seon-Kyu (The Merciless, Extreme Job), Jo Jae-Yun (The Age of Blood, Inside Men), Kim Sung-Kyu (Le Gangster Le Flic et l’Assassin, Accidental Detective 2) ou encore Cho Jin-Woong (Assassination, A Hard Day) dans un cameo très fun.
Bien que s’inspirant d’un fait réel, The Outlaws va avoir un déroulement des plus classiques. Le film va certes multiplier les personnages, au point qu’il est parfois difficile de suivre au début avec tous ces gangs différents, il est malgré tout assez facile de voir où il veut nous amener. On n’évite bien entendu pas le cliché de la brigade de flics aux méthodes peu orthodoxes, ou les combats de couteaux entre gangs en pleine rue, et le film succombe à pas mal de facilités scénaristiques. Un peu comme si les personnages étaient toujours là où ils devraient être. Mais malgré cela, The Outlaws va faire preuve d’une grande efficacité au point qu’on ne voit pas passer ses 2h01. Bien qu’il ne s’agisse que de son premier film (son second selon certaines sources, à confirmer), le réalisateur Kang Yoon-Sung fait preuve d’une grande maîtrise dans sa mise en scène. La photographie de son film est superbe, la composition des plans toujours recherchée, et certaines scènes sont visuellement marquantes. La façon dont il dépeint les bas-fonds de Séoul, avec ces gangs qui se disputent le moindre bout de quartier, est certes déjà vue, elle n’en demeure pas moins prenante de par sa violence sèche, rugueuse, où ni vieux, ni femme ou enfant n’est épargné par ces guerres intestines. Même si loin de bobines telles que The Chaser ou I Saw The Devil en termes de représentation de cette violence, les excès de brutalité (qu’ils soient visibles ou suggérés) sont nombreux et les scènes de combat arrivent à intervalles réguliers. Barres de fer, battes, couteaux, haches, The Outlaws bastonne pas mal et les chorégraphies sont très travaillées. Tout est parfaitement lisible et le réalisateur se permet même un plan séquence du plus bel effet. Pour un peu contrebalancer cette violence, on notera un humour léger toujours présent lorsque l’imposant Ma Dong Seok est à l’écran. Les Coréens savent mélanger les genres, et ils nous le prouvent une fois de plus ici.
Critique avec images et anecdotes : ICI
Créée
le 18 déc. 2020
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