Ce film kazakh, présenté en séance spéciale au festival de Cannes 2014, est un véritable ovni dans le paysage cinématographique occidental. Cette comédie macabre présente le destin de 2 frères et une sœur livrés à eux-mêmes dans une campagne violente, entre paysans violents (et attardés mentaux le plus souvent) et policiers corrompus. Surréaliste, cette œuvre sert surtout de base à la créativité visuelle de son réalisateur: dîner au ralenti parodiant la Cène pour l'anniversaire d'un des policiers, avec chapeaux pointus et cotillons, ou prière à genoux vers le portrait de Lénine...
Dans ce film de poses et de cadrages, l'attention portée à la composition des plans est très grande: ainsi l'arrière plan, qu'il soit flouté ou non, rajoute souvent une dimension comique à la scène. De même, les tableaux présents au mur changent à chaque nouvelle apparition. Au travers de ce portrait, le réalisateur met en avant une misère humaine aussi bien sociale (corruption, délinquance) que matérielle (le délabrement de ce qui sert de palais de justice) qui ressort dans un rire aussi jaune que corrosif.
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