Film dramatico -burlesque assez foutraque, qui prend le prétexte d’un drame familial pour dessiner un état de délabrement du Kazakhstan et émettre une vive critique de la corruption bureaucratique qui gangrène ses institutions.
Deux frères kazakhs et leur jeune sœur malade arrivent de la ville pour occuper une masure à la campagne, héritée de leur mère. Rapidement débarque le frère alcoolique du chef de la police locale qui revendique la propriété de la maison au prétexte de l’avoir occuper quelques années, et veut par la force et le soutien de comparses chasser les nouveaux arrivants. Dans un contexte de corruption généralisé de la police locale et de justice inexistante, les violences, emprisonnement arbitraire, déni de leur droit, humiliations et sévices qu’ils vont endurer, vont rendre impossible leur implantation.
Voilà pour le drame.
En contrepoint, Yerzhanov émaille son récit de détails burlesques, de danses désordonnées, d’une ribambelle de rôles annexes qui semblent tous relever de l’asile psychiatrique, de personnages grotesques improbables comme ce joggeur obèse affublé d’un juste-au-corps jaune canari qui traverse l’écran à plusieurs reprises.
Le mélange acrobatique entre la violence du récit et le comique désabusé, le décalage entre le drame social et la poésie absurde, m’a paru pas mal exagéré. La profusion de détails drolatiques, vient donner un sentiment de farce générale qui affaiblit le propos social et politique.