The Pale Blue Eye par Elgato65

"The Pale Blue Eye" tente de surfer sur le retour en force des whodunnit. Il s'en détache toutefois en proposant cette fois de suivre un policier épaulé par un jeune Edgar Allan Poe, étudiant à West Point.

Le scénario brode ainsi une histoire inventée de toute pièce (et adaptée d'un livre) autour de cette période d'étudiant militaire de la vie de l'écrivain qui, elle, est vraie.

Le long-métrage mise beaucoup sur le visuel. D'une part, avec le réalisme des cadavres, y compris dans des plans rapprochés lors d'une autopsie.

D'autre part, avec la photographie de Masanobu Takayanagi. Entre extérieurs enneigés régulièrement filmés en plongée et intérieurs sombres éclairés par des feux de cheminée, celle-ci est magnifique.

Cette opposition entre nature sauvage glaciale et ces intérieurs plus chaleureux mais non-dénués de danger est traduite brillamment en images par le directeur de la photographie.

Ces images illustrent un scénario intéressant, mis en scène avec un rythme prenant. Malheureusement, la fin est complètement bâclée.

La volonté de faire un twist à tout prix (qui doit sûrement être présent dans le livre toutefois) vient détruire en partie les efforts des scénaristes pour rendre l'enquête crédible et ceux des acteurs qui sont impressionnants, en particulier Harry Melling qui ne cesse de me surprendre.

D'autres acteurs font en revanche ce qu'ils peuvent avec les personnages qu'on leur a attribué : Charlotte Gainsbourg est ainsi plus souvent allongée dans un lit que debout. Gillian Anderson, elle, campe un personnage dont on n'arrive pas bien à cerner ses traits de caractère ou sa motivation, non parce qu'il est mystérieux mais parce qu'il est mal écrit.

Dommage, on aurait pu avoir un excellent film.