Down by Poe
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le 9 janv. 2023
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Vu dans le Hamlet de Joël Cohen l’an passé, le petit Dudley de Harry Potter vole la vedette à Batman, et c’est bien la seule révélation surprenante de ce film. Voilà c’est tout. Une critique frustrante pour un film criminel.
La mise en scène plate comme du Downtown Abby fait illusion deux secondes grâce à la photo galciale de Takanayagi qui avait oeuvré sur le précédent film de Scott Cooper, qui revisitait avec une sécheresse presque documentaire le genre du western dans Hostile. On avait donc la promesse d’un thriller gothique polaire bien oppressant.
Oubliez l’ambiance scandinave malsaine à couper la buée au couteau de Millenium.
Oubliez l’aura sauvage à la The Revenant qui transpirait du trailer.
Oubliez les décors fantomatiques et sanglants de Crimson Peak.
Parceque Scott lui, il a oublié toute ambition de faire du cinéma.
Dialogues redondants et voix off dès l’exposition, ni characterisation des protagonistes ni des lieux, on reste optimiste pourtant une bonne heure avant que l’intrigue ne se resserre soudainement laissant place à un sentiment inquiet, le temps passant et le récit scolaire pas inintéressant mais définitivement s’enlisant, le suspens inexistant laisse finalement place une amer compassion pour ce superbe casting éclipsé…qui avait tout pour nourrir une vraie montée en puissance etouffante.
Trop propre comme neige, n’installant jamais aucune atmosphère, ni fantastique ou neonoir, malgré des prémisses satanico-ca-va-partir-en-sale, on se surprend à regretter un bon petit épisode France TV des rivières pourpres plus efficace face à cette platitude, oui jsuis dur. Et j’irai en enfer pour avoir effleuré la comparaison sacrilège de Christian Bâle avec Olivier Marshall. On reste là, à l’arrivée - avec ces personnages secondaires bâclés et leur temps a l’écran ridicule, réalisant que le seul assassinat qui va ulcèrer le spectateur est bien celui des interprètes, avec le sort glacial que le cinéaste réserve à Gillian Anderson et Charlotte Gainsbourg pour ces rôles inexistants.
Merci donc le budget Netflix soucieux de se payer des noms à la place d’une writer room compétente mais ça, après maints auteurs bankable, on commence à être habitué à leur stratégie de chèque en blanc pour se payer une image respectable plutôt qu’un grand film bla-bla-bla mais je radote.
Cela nous laisse avec un climax moins bien torché qu’un final lambda d’X-files, et un twist qui avait tout le potentiel charme d’une ultime séquence d’episode de ce bon vieux Columbo aka « au-fait-une-dernière-ptite-question-monsieur». Nous nous taperons encore bavardage scolaire sans âme et flashbacks illustratifs fadasses a la place, définitivement indifférent à ces personnages qu’on voudrait tellement aimer.
Basé sur un livre, ce bon scott Cooper glose un script qui aurait pu être exceptionnel s’il avait fait son travail, mais il semble avoir somnolé le long du tournage, complètement vide d’intentions visuelles ou de préoccupations de conteur, amnésique de la règle d’or de l’adaptation d’un récit littéraire en langage cinéma.
« Show with action. Show…and THEN tell ».
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Créée
le 2 mars 2023
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