Un culte qui mérite son statut.
The Phone prolonge le style "yurei" entamé par Ring et Ju-on d'une manière assez ingénieuse sauce coréenne.
Sorti avant l'excellent One Missed Call de Takashi Miike, on peut tout de suite s'apercevoir que cette production a été une grande source d'inspiration pour ce dernier, bien que différente.
Malgré une première partie assez dispensable avec une histoire de "corbeau" qui harcèle l'héroïne par téléphone, tout s'enchaine ensuite admirablement bien avec une scénario très mystérieux.
En effet, lors d'une scène, la petite fille d'une amie de l'héroïne décroche son téléphone accidentellement et crie de douleur sans savoir pourquoi, ce qui entrainera un changement radical de son comportement par la suite.
Elle ne respecte plus sa mère et passe d'une personnalité de fillette à une autre particulièrement violente, le tout avec une attirance étrange pour son père, comme si elle ne supportait plus de voir ses parents ensemble.
En passant, je n'ai jamais vu de ma vie une aussi jeune actrice jouer aussi bien son rôle, elle colle réellement des frayeurs, et ce, sans aucun maquillage et autres artifices.
A coté de ça, l'héroïne, qui a aidé son amie a obtenir cette enfant grâce à son don "organique", tente de recoller un puzzle mystique pour comprendre tous ces évènements liés à elle, son téléphone et à son couple d'amis.
Difficile d'en dire plus sans dévoiler toutes les clés d'une intrigue scotchante proche d'un thriller.
The phone reprend en effet les ficèles et la mise en scène du genre tout en le liant à de l'épouvante typiquement japonaise, une alliance mystique entre le paranormal et une enquête digne d'un polar, le tout habilement mis en place.
Des flashback bouleversant arrivent progressivement pour déboucher sur un final qui laisse bouche bée.
Même si au début on s'y perd, à croire que Byeong-Gi voulait faire un autre film à la base car tout n'est pas très cohérent au départ, on est finalement pris dans une quête de la vérité macabre et diablement prenante.
Les jeux d'acteurs sont très bons, le visuel est irréprochable et l'ambiance est pesante, il n'y a pas grand chose à reprocher, tout est maitrisé.
Même si encore une fois, Byeong-Gi s'emmêlent un peu les pinceaux au début pour introduire son histoire et son concept, le tout est très bonne facture, avec une succession de scènes qui laissent pantois.
Réussite quasi-totale pour un réalisateur de génie, à voir absolument.