Don't Walk Home Alone After Dark (DWHAAD) est une chaine Youtube lancé par/avec Andy Coyle, réalisateur de la série Hilda, quia décidé de participer à la réalisation de différents courts métrages d'animation horrifiques, sans jamais être mentionné, qu'ils ne pourraient pas nécessairement sortir dans des circuits traditionnels. Il y expérimente les différentes formes de créations que propose la plateforme comme le short et son système de loop, permettant de créer des mini scénettes sympa (notamment I Think My Step-Dad's A Werewolf, sa dernière création en date), mais aussi des courts métrages où il s'essaye à l'écriture. Dernièrement j'ai agréablement été surpris par The Worm, et je me demandais si sa première création, The Pine Creepers, pouvait être tout aussi qualitative que son dernier essai en date.
A tous ceux qui ont apprécié The Worm, vous allez vite être déçu par ce court métrage qui, faute de ne pas manquer d'idées, n'arrive pas à en concrétiser par le manque de moyen. Il est extrêmement difficile de juger objectivement cette œuvre qui a été entièrement réalisé des mains d'Andy Coyle (mis à part la musique). C'est comme juger les créations de fans, il y aura toujours le dilemme de juger quelque chose fait sans volonté de recevoir quoi que ce soit (la plus part du temps), souvent fait sans moyen extravagant, le tout sur du temps de pause. On peut juger des œuvres réalisés sans budgets et réalisés avec passion, il suffit d'être réaliste et prendre du recul sur comment on évalue une œuvre. Je dirais qu'aux vues des capacités du réalisateur, on peut légitimement trouver décevant la manière dont celui-ci choisit d'utiliser ses capacités et les moyens techniques à sa disposition. Vu que la majeur parti du film est composé de plans fixes (vaguement animés par des VFX), il est intéressant de voir comment le réalisateur, malgré le manque de moyen, arrive à sous-entendre un dynamisme d'ensemble à travers des apparitions ponctuelles de l'animation. Le soucis étant que ces apparitions sont vraiment trop ponctuelles, qu'elles interviennent parfois à des endroits pas nécessairement intéressants, et qu'elles s'achèvent vers des plans fixes assez lourds et mal cachés qui fait tout tomber à l'eau.
Le gros point noir reste le texte et l'écriture même du récit qui a un gros problème de compatibilité. C'est trop verbeux, plus de la moitié du court métrage est une voix off du personnage principal développant le lore et décrivant ce qui aurait pu être sous entendu (à travers des plans plus riches en informations, un peu plus de mouvements et d'animations pour sous-entendre des relations entre personnages...), et c'est interprété de manière trop monotone. Tout comme The Worm, les dialogues alourdissent le visionnage en mettant l'accent sur le non-dynamisme de certaines séquences. On est en manque d'empathie total face à ce personnage dont tu n'arrives pas à t'attacher (du moins pas avant que le court métrage ne se termine), au point qu'on aimerait presque le secouer et lui demander de dormir au lieu de parler. Mais le plus gros problème du film, plus que sa forme et son exécution qui aurait pu être meilleure, c'est le scénario qui fait monter une tension (pas aidé par la forme) et une attente qui ne sera pas répondu pleinement. On a cet amer goût de déception qui nous pousse à penser qu'on a quand même eu beaucoup de textes et de peine à suivre pour une fin aussi peu satisfaisante. La performance n'en reste pas moins intéressante et très bien faite pour ce que c'est, il n'empêche qu'il était sans doute possible d'avoir mieux. Heureusement que le réalisateur a su s'améliorer par la suite en délaissant certaines taches.
9,25/20
N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le miens, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.