Au nom du père.
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Quand le réalisateur de Blue Valentine décide de clairement s'imposer, ça donne The Place Beyond the Pines, un drame percutant comme on n'en voit hélas que trop rarement. Mais ce qui fait la force du long-métrage, ça n'est pas seulement son casting quatre étoiles époustouflant, ni sa mise en scène à la fois réaliste, nerveuse et parfois poétique, c'est surtout l'originalité dans laquelle baigne un scénario malin et passionnant. En effet, découpé en trois parties en apparence distinctes, l'histoire surprend par son fil conducteur, créant une boucle logique aussi fabuleuse que déstabilisante...
Ainsi, le thème du film est la répercussion d'actes sur la vie future de plusieurs personnages, que ce soit dans l'immédiat ou des années plus tard. Trois parties, trois histoires succinctes, 45 minutes chacune et une linéarité à chaque fois bouleversée tout en restant sur la même longueur d'onde. Le film commence donc avec Luke Glanton (Ryan Gosling, de plus en plus charismatique et au look ici mémorable), cascadeur sans le sou, qui se découvre un fils alors qu'il revient dans un vieux patelin des États-Unis. À partir de là, il décide de s'occuper au maximum de sa progéniture et va pour cela devoir braquer des banques, le tout avec une certaine classe.
Mais les plus belles choses ont une fin et l'arrivée fortuite d'un flic lambda, Avery Cross (Bradley Cooper, comme d'habitude épatant), va changer la donne. Soudain, dans un premier coup de théâtre surprenant, c'est sur ce policier américain moyen aux valeurs intègres que le récit va se concentrer et nous passons du film de casse dramatique à un court remake de Serpico, notre nouveau héros s'essayant à combattre la corruption régnant dans son propre système. 15 ans plus tard, l'intrigue se resserre désormais sur les deux garçons de nos précédents protagonistes, le fils Glanton (Dane Dehaan, un acteur qu'il faut définitivement suivre) ne connaissant rien du passé de son père et vit une existence solitaire tandis que celui de Cross (Emory Cohen, une petite révélation) est une tête brûlée, un rebelle drogué qui va entraîner l'autre dans quelques combines douteuses.
Nous sommes ici face à la répétition du passé avec inversement total des personnalités, comme si le destin jouait un vilain tour. Liés par le passé, les deux adolescents vont se faire rattraper par ce dernier. Au final, Derek Cianfrance livre un film fracassant qui, bien qu'il ne fait qu'emprunter des thèmes et des situations déjà plusieurs abordés, arrive à rendre le tout homogène et passionnant. Une leçon de cinéma comme on aimerait en prendre plus souvent.
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Créée
le 8 avr. 2019
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