The Place Beyond the Pines par Chloé Cha.

Ma première impression me fera dire qu'avec "The Place Beyond The Pines", on retrouve l'atmosphère un peu lourde de "Blue Valentine", précédant film de Derek Cianfrance. Certaines scènes, emmenées par une B.O. vibrante (trop?), de même que la (très belle) photographie y contribuent pour beaucoup.

Film découpé en trois parties.

Pas mal de similitudes entre Luke Glanton et le driver joué par le même Gosling (la bande annonce racoleuse surfe d'ailleurs sur le succès de Drive). Même "métiers" (cascadeur, garagiste, braqueur), même air perdu dans le vague, même caractère sanguin. A la différence près que Luke n'est pas aussi mutique que ne l'était le driver. L'acteur est à nouveau très convainquant dans ce rôle de paumé attachant. Pour partenaire, on lui colle une Eva Mendes qui peut, encore une fois, (plus ou moins bien) jouer la carte de l'épouse éplorée. Rôle qui manque de présence. Un second rôle très intéressant est celui de Robin Van Der Zee (interprété par Ben Mendelsohn), ancien braqueur rusé qui voit en Luke la possibilité de se faire de l'argent facilement.

Je note un léger (très léger) point noir à mon sens: la scène de course poursuite forestière dans le premier segment du film agace par son côté épileptique, je n'en vois pas vraiment le but.

J'ai trouvé la seconde partie du film nettement moins captivante que la première. On adopte le point de vue du flic Avery Cross. On a alors droit au coup classique des bad cops. Pourquoi pas, le problème est tout simplement qu'il ne se passe pas grand chose et que l'affaire est vite emballée. On y trouve aussi un second rôle sans profondeur (Jen, la femme d'Avery Cross). Le "héros" n'a pas assez d'épaisseur, malgré tous les efforts de Bradley Cooper. Pire, au moment où l'on pourrait commencer à éprouver un semblant de sympathie à son égard, nous sommes alors téléportés un peu maladroitement 15 ans plus tard...

La dernière partie est plus rythmée que la précédente, qui m'avait un peu perdue je dois l'avouer. S'ensuit une petite fin touchante (minimum syndical), sans remuer quoi que ce soit. La vie continue, en somme.